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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 9 septembre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 37 du 12 septembre 2013)

Jésus est l’espérance

Les prêtres qui ont perdu l’espérance font de la peine. C’est pour cela que le Pape François, au cours de la Messe célébrée le 9 septembre, a adressé aux prêtres présents l’invitation à cultiver cette vertu « qui pour les chrétiens a le nom de Jésus ». « Je vois tant de prêtres ici aujourd’hui et j’ai envie de vous dire quelque chose : c’est un peu triste quand on rencontre un prêtre sans espérance, sans la passion qui donne l’espérance ; et c’est si beau quand on trouve un prêtre qui arrive à la fin de sa vie en ayant toujours cette espérance, pas l’optimisme, mais l’espérance, en semant l’espérance ». Parce que cela veut dire, a-t-il ajouté, que « ce prêtre est attaché à Jésus Christ. Et le peuple de Dieu a besoin que nous, prêtres, donnions cette espérance en Jésus, qui refait tout, qui est capable de toute refaire et qui refait tout : dans chaque Eucharistie, Il refait la création, dans tout acte de charité, Il refait son amour en nous ». Le Pape a parlé de l’espérance en reliant sa réflexion à celle des jours précédents, au cours desquels il avait proposé Jésus comme la totalité, le centre de la vie du chrétien, l’unique époux de l’Église. Ainsi il s’est arrêté sur le concept exprimé dans la Lettre de saint Paul aux Colossiens (1, 24-2, 3): Jésus « mystère, mystère caché, Dieu ». Un mystère, celui de Dieu, qui « est apparu en Jésus » qui est « notre espérance : c’est le tout, c’est le centre et c’est aussi notre espérance ». Mais malheureusement, a observé l’Évêque de Rome, l’« espérance est une vertu », considérée « habituellement de second ordre. Nous ne croyons pas beaucoup à l’espérance : nous parlons de la foi et de la charité, mais l’espérance est un peu, comme le disait un écrivain français, la vertu humble, la servante des vertus, et nous ne la comprenons pas bien ». L’optimisme, a-t-il expliqué, est une attitude humaine qui dépend de beaucoup de choses, mais l’espérance est autre chose: « c’est un don, c’est un cadeau de l’Esprit Saint et pour cela Paul dira qu’elle ne déçoit jamais ». Et elle a également un nom. Et « ce nom est Jésus » : on ne peut pas dire que l’on a une espérance dans la vie si l’on ne place pas son espérance en Jésus. « Il ne s’agirait pas d’espérance mais de bonne humeur, d’optimisme, comme dans le cas des personnes solaires, positives, qui voient toujours le verre à moitié plein, et pas à moitié vide ». Le Pape a indiqué une confirmation de ce concept dans le passage de l’Évangile de Luc (6, 6-11), en référence au thème de la liberté. Que veut-il démontrer ? Que « la liberté et l’espérance vont de pair : là où il n’y a pas d’espérance, il ne peut y avoir de liberté ». Toutefois, le véritable enseignement à tirer est que Jésus « n’est pas un guérisseur, c’est un homme qui recrée l’existence. Et cela nous donne l’espérance, parce que Jésus est venu précisément pour ce grand miracle, pour tout recréer ». Au point que l’Église, dans une très belle prière, dit : « Toi, Seigneur, qui as été si grand, si merveilleux dans la création, mais plus merveilleux dans la rédemption... ». Donc, « la grande merveille est la grande réforme de Jésus. Et cela nous donne l’espérance : Jésus qui recrée tout ». Et quand « nous nous unissons à Jésus dans sa passion avec lui nous refaisons le monde, nous faisons un monde nouveau ».


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