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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 11 novembre 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 47 du 20 novembre 2014)

Non à la paresse

Comment doit être notre foi ? C’est la question des apôtres et c’est aussi la nôtre. La réponse est : « Une foi encadrée dans le service » à Dieu et à notre prochain. Un service humble, gratuit, généreux, jamais « à moitié ». Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de s’ouvrir vraiment à l’espérance de la rencontre finale avec Jésus. Dans son commentaire de l’Évangile de Luc proposé par la liturgie (17, 7-10), le Pape a rappelé le passage dans lequel, aux disciples qui demandent : « Seigneur, augmente en nous la foi », Jésus répond : « Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous auriez dit au mûrier que voilà : Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi ! ». Ainsi le Seigneur parle d’une « foi puissante », forte au point d’être capable « de faire de grandes merveilles », mais à une condition : que celle-ci soit inscrite « dans le cadre du service », qu’elle « conduise au service ». Un service total, comme celui du « serviteur qui a travaillé toute la journée » et quand il rentre chez lui « il doit servir le Seigneur, lui donner à manger puis il se repose ». Ici, François est entré plus dans le détail de la vie quotidienne et des difficultés que rencontre le chrétien pour mettre en pratique la parole évangélique. « Nous, nous pouvons nous éloigner de cette attitude de service » tout d’abord « un peu par paresse ». Et la paresse rend « le cœur tiède ». Alors par commodité, nous sommes conduits à trouver des justifications : « Mais, si celui-ci vient, ou si celle-ci vient frapper à la porte, dis-lui que je ne suis pas à la maison, parce qu’il viendra demander une faveur, et non, je ne veux pas... ». La paresse, ainsi, « nous éloigne du service et nous conduit à la commodité, à l’égoïsme ». Et « de très nombreux chrétiens » sont ainsi : « ils sont bons, ils vont à la messe », mais en ce qui concerne le service, ils se mettent en jeu « jusqu’à un certain point ». Pourtant « quand je dis service, je dis tout : service à Dieu dans l’adoration, dans la prière, dans les louanges », service « à mon prochain » et « service jusqu’à la fin ». Puis il y a une autre « possibilité de s’éloigner de l’attitude de service » et c’est celle de « s’emparer des situations ». C’est ce qui est arrivé aussi aux apôtres, qui éloignaient les personnes « pour qu’elles ne dérangent pas Jésus », mais en réalité également « pour être commodément entre eux » : c’est-à-dire qu’ils « s’emparaient du temps du Seigneur, ils s’emparaient du pouvoir du Seigneur : ils le voulaient pour leur petit groupe ». En pratique « ils s’emparaient de cette attitude de service, en la transformant en une structure de pouvoir ». Ainsi s’explique « lorsque entre eux ils discutaient sur qui était le plus grand » ; et « on comprend lorsque la maman de Jacques et de Jean va demander au Seigneur qu’un de ses fils soit le premier ministre et l’autre le ministre de l’économie, avec tout le pouvoir en main ». Il arrive la même chose aux chrétiens qui « au lieu de serviteurs » deviennent « des maîtres : maîtres de la foi, maître du royaume, maître du salut. Cela arrive, c’est une tentation pour tous les chrétiens ». En revanche, le Seigneur nous parle de « service en humilité ». comme il l’a fait « lui qui étant Dieu s’humilia lui-même, s’anéantit : pour servir. C’est un service dans l’espérance, et cela est la joie du service chrétien ».

 



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