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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Le plus grand spectacle

Jeudi 15 novembre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°050 du 11 décembre 2018)

«L’Eglise grandit dans la simplicité, dans le silence, dans la louange, dans le sacrifice eucharistique, dans la communauté fraternelle, où tous s’aiment et ne se déchirent pas», loin d’«événements spectaculaires» et de la «mondanité». C’est en relançant «le style ecclésial» du «témoignage», de la «pratique des bonnes œuvres» et de la «prière» — le style des «martyrs» qui en effet aujourd’hui «ne font pas de bruit» et sont même considérés «exagérés» — que François a célébré la Messe.

«Ce passage de l’Evangile nous fait penser au royaume de Dieu et à l’Eglise», a immédiatement fait remarquer le Pape, en faisant référence au passage évangélique de Luc (17, 20-25) proposé aujourd’hui par la liturgie. Un passage, a-t-il expliqué, qui «nous fait également réfléchir: comment grandit l’Eglise? Comment l’Eglise qui représente le royaume de Dieu va-t-elle de l’avant?». Et «la réponse du Seigneur est claire: “Le royaume de Dieu est parmi vous”, mais ce n’est pas un spectacle».

«Mais cela est important: premièrement, l’Eglise grandit en silence, en cachette, c’est le style ecclésial». Et «comment se manifeste-t-il dans l’Eglise? Par les fruits des bonnes œuvres, pour que les gens voient et glorifient le Père qui est dans les cieux, dit Jésus, c’est-à-dire dans la célébration de l’Eucharistie». C’est précisément «là» que «se manifeste l’Eglise: dans l’Eucharistie et dans les bonnes œuvres». «Quand les bonnes œuvres ne se manifestent pas, parce qu’elles ne font pas de bruit», car ce sont «les choses laides» qui «font du bruit».

«Le Seigneur nous aide à ne pas tomber dans la tentation de la séduction: “Nous voudrions que l’Eglise se voie davantage; que pouvons-nous faire pour qu’elle se voie?”». Mais avec cette attitude, «on tombe généralement dans une Eglise des événements, qui n’est pas capable de grandir en silence à travers les bonnes œuvres, en cachette». Ainsi, «elle devient une succession de spectacles». En revanche, «l’Eglise grandit par témoignage, par la prière, par attraction de l’Esprit qui est dans les événements».

«Jésus lui-même a été tenté par la séduction du spectacle: “Mais pourquoi autant de temps pour parvenir à la rédemption? Fais un beau miracle. Jette-toi du temple et tous viendront, verront et croiront en toi”». Mais «le Seigneur n’a pas choisi cette voie»: «Il a choisi la voie de la prédication, de la prière, des bonnes œuvres qu’Il accomplissait, de la croix, de la souffrance». Oui, «la croix et la souffrance», car «l’Eglise grandit aussi avec le sang des martyrs, des hommes et des femmes qui donnent leur vie. Aujourd’hui, il y en a beaucoup. C’est curieux: ils ne font pas de bruit. Le monde cache ce fait. L’esprit du monde ne tolère pas le martyre, il le cache».

En revanche, «le Seigneur a choisi — Lui et les disciples — la voie du martyre, car l’Esprit voulait ainsi». En suggérant un examen de conscience, le Pape a invité «chacun de nous» à «se poser la question: comment grandit en moi le royaume de Dieu? Comment grandit en moi mon appartenance à l’Eglise?

En conclusion, il a répété que «c’est le style de croissance de l’Eglise» qui «grandit ainsi: dans la simplicité, dans le silence, dans la louange, dans le sacrifice eucharistique, dans la communauté fraternelle, où tous s’aiment et ne se déchirent pas». Et il a ajouté, «prions le Seigneur pour qu’il nous fasse comprendre cela et que, nous aussi, nous puissions grandir ainsi dans l’Eglise».



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