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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Le caractère concret de l’amour chrétien

Lundi 7 janvier 2019

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°003 du 15 janvier 2019)

Il y a besoin de la très concrète «folie apostolique des saints» de chaque époque — capables de «brûler» leur vie en secourant les migrants ou en restant parmi les lépreux — pour être vraiment chrétiens. Tel est le conseil pratique suggéré par le Pape François. «L’apôtre Jean — a immédiatement faire remarquer le Pape, en se référant à la lecture liturgique (1 Jn 3, 22-4,6) — nous lance un défi dans la première lettre aux chrétiens», «un beau défi: quelle que soit la chose que nous demandons nous la recevons de Dieu, à condition que nous observions ses commandements et que nous fassions ce qui lui plaît».

Et «son commandement, le premier commandement, le fondement de notre foi», est «que nous croyions dans le nom de son Fils Jésus Christ et que nous nous aimions les uns les autres: ce sont ces deux choses». Le Pape a insisté sur le caractère concret de Jésus: «Concret, un homme concret, un homme qui est Dieu, mais un homme. Le second commandement lui aussi «est concret: aimer, nous aimer les uns les autres».

Jean écrit dans sa première lettre: «Ne prêtez pas foi à chaque esprit — c’est-à-dire à chaque inspiration, à chaque opinion — mais mettez les esprits à l’épreuve». Et cela signifie que «quand tu as une idée sur Jésus, sur les gens, sur la possibilité de faire quelque chose, sur le fait de penser que la rédemption va sur cette voie, mets cette inspiration à l’épreuve». Du reste, «la vie du chrétien est concrète dans la foi en Jésus Christ et dans la charité, mais elle est également vigilance spirituelle». Cependant, «quand on commence à instiller des dérives, nous nous éloignons». Et c’est «pour cela» que «l’attitude du chrétien» doit mettre à la première place «la foi: le Christ s’est incarné et la foi se trouve dans le grand commandement, l’amour concret». En deuxième lieu, il faut «être attentifs et discerner ce qui arrive». Le Pape n’a pas manqué de mettre en garde contre le «diable qui cherche toujours à nous éloigner de Jésus, de demeurer en Jésus». C’est pourquoi «la vigilance spirituelle» est importante.

«Aujourd’hui, parmi vous il y a un homme qui depuis plus de quarante ans a quitté l’Italie pour être missionnaire parmi les lépreux au Brésil. Mais est-ce un “fou”? Est-il fou d’aller là-bas brûler sa vie parmi les lépreux, mais qui l’a poussé à cela?». La réponse est «l’Esprit du Seigneur, car parfois l’Esprit nous pousse aux “folies”, mais aux grandes “folies” de Dieu».

Dans cette perspective, il ne faut pas «avoir peur, mais discerner: que se passe-t-il en moi?». Et pour «aider à discerner», il y a «le peuple de Dieu, l’Eglise, l’unanimité de l’Eglise, le frère, la sœur qui ont le charisme de nous aider à y voir clair». C’est pour cela que «pour le chrétien le dialogue spirituel avec des personnes qui ont une autorité spirituelle est important».

Jésus lui-même «a dû faire cela au début de la vie, quand le diable lui a rendu visite dans le désert et lui a proposé trois choses qui n’étaient pas selon l’esprit de Dieu et que lui a repoussé le diable, avec la parole de Dieu». Mais nous ne devons pas avoir peur». La question à se poser est: «cette idée, ce sentiment, cette envie vient de Dieu? Et comment dois-je faire?». La réponse est toujours dans le «concret». Et encore: «Cela me conduit-il à croire que Dieu s’est incarné en Jésus Christ? Cela me conduit-il à aimer davantage mes frères?». Si la réponse est «oui», cela signifie que «cela vient de Dieu». Mais si, en revanche, la réponse est «non», cela veut dire que «cela ne vient pas du Seigneur: c’est un faux prophète». C’est pourquoi le peuple de Dieu va toujours de l’avant de manière concrète: dans l’aspect concret de la charité, de la foi, de l’Eglise et tel est le sens de la discipline de l’Eglise». Et ce caractère concret aide à grandir, en évitant les philosophies des pharisiens ou des sadducéens, qui conduisent à la casuistique» et qui ne font pas «grandir spirituellement».

«N’oublions pas deux grandes vérités du christianisme: le Verbe s’est fait chair» et «nous devons nous aimer les uns les autres, en étant concrets». «Les saints ont fait tant de “folies”, des folies apostoliques: lisez la vie de mère Cabrini, ce qu’a fait cette femme! Toujours en voyage, pour soigner les migrants. Il y en a tant, tant». Car «les saints sont “fous”, les fous du concret: qu’ils nous aident à marcher dans ce qui est concret et à bien discerner ce qu’il faut faire».

 



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