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PREMIÈRES VÊPRES DE LA SOLENNITÉ DE MARIE MÈRE DE DIEU
ET TE DEUM D'ACTION DE GRÂCES POUR LA FIN D'ANNÉE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique Vaticane
Dimanche, 31 décembre 2016

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«Quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils» (Ga 4, 4). Cette célébration des vêpres respire l’atmosphère de la plénitude des temps. Non pas parce que nous sommes au dernier soir de l’année civile, pas du tout, mais parce que la foi nous fait contempler et sentir que Jésus Christ, Verbe fait chair, a donné la plénitude au temps du monde et à l’histoire humaine.

«Né d’une femme» (v. 4). La première à expérimenter ce sens de la plénitude donnée par la présence de Jésus a été précisément la «femme» dont Il est «né». La Mère du Fils incarné, Theotokos, Mère de Dieu. A travers elle, pour ainsi dire, a jailli la plénitude des temps: à travers son cœur humble et plein de foi, à travers sa chair toute imprégnée de l’Esprit Saint.

C’est d’elle que l’Eglise a hérité et hérite continuellement cette perception intérieure de plénitude, qui alimente un sentiment de gratitude, comme unique réponse humaine digne du don immense de Dieu. Une gratitude bouleversante qui, en partant de la contemplation de cet Enfant emmailloté dans ses langes et déposé dans une mangeoire, s’étend à tout et à tous, au monde entier. C’est un «merci» qui reflète la Grâce; elle ne vient pas de nous, mais de Lui; elle ne vient pas de moi, mais de Dieu, et elle implique le moi et le nous.

Dans cette atmosphère créée par l’Esprit Saint, nous élevons vers Dieu notre action de grâce pour l’année qui touche à son terme, en reconnaissant que tout le bien est son don.

Ce temps de l’année 2017, que Dieu nous avait donné intègre et sain, nous, les êtres humains, l’avons lui aussi gaspillé et blessé de nombreuses façons par des œuvres de mort, par des mensonges et des injustices. Les guerres sont le signe flagrant de cet orgueil récidiviste et absurde. Mais toutes les petites et grandes offenses à la vie, à la vérité, à la fraternité, qui causent de multiples formes de dégradation humaine, sociale et environnementale le sont aussi. Nous voulons et nous devons assumer notre responsabilité de tout cela, devant Dieu, devant nos frères et la création.

Mais ce soir, prévaut la grâce de Jésus et son reflet en Marie. Et par conséquent prévaut la gratitude, que, en tant qu’Evêque de Rome, je ressens dans mon âme en pensant aux personnes qui vivent dans cette ville avec le cœur ouvert.

J’éprouve un sentiment de sympathie et de gratitude pour toutes ces personnes qui, chaque jour, contribuent par de petits gestes concrets, mais précieux, au bien de Rome: elles cherchent à accomplir au mieux leur devoir, elles se déplacent dans la circulation avec jugement et prudence, elles respectent les lieux publics et signalent ce qui ne va pas, elles sont attentives aux personnes âgées ou en difficulté, etc. Ces comportements, ainsi que mille autres, expriment concrètement l’amour pour cette ville. Sans discours, sans publicité, mais avec un style d’éducation civique pratiqué dans le quotidien. Et ainsi, ils coopèrent silencieusement au bien commun.

Je sens également en moi une grande estime pour les parents, les enseignants et tous les éducateurs qui, avec ce même style, cherchent à former les enfants et les jeunes au sens civique, à une éthique de la responsabilité, en les éduquant à se sentir concernés, à prendre soin, à s’intéresser à la réalité qui les entoure.

Ces personnes, même si elles ne font pas la une des journaux, représentent la plupart des personnes qui vivent à Rome. Et un grand nombre d’entre elles se trouvent dans des situations économiques difficiles; pourtant elles ne pleurent pas sur elles-mêmes, et ne couvent pas du ressentiment et de la rancœur, mais elles s’efforcent de faire tous les jours leur part pour améliorer un peu les choses.

Aujourd’hui, en rendant grâce à Dieu, je vous invite à exprimer également de la reconnaissance pour tous ces artisans du bien commun, qui aiment leur ville non en paroles mais dans les faits.

 



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