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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mercredi 19 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 26 du 27 juin 2013)

La grâce de la joie et de la magnanimité

« Des intellectuels sans talent, des éthiciens sans bonté, porteurs de beautés de musées » : telles sont les catégories d’« hypocrites que Jésus réprouve tant ». Le Pape François les a indiquées lors de la Messe du 19 juin, en s’arrêtant sur l’hypocrisie qui existe aussi dans l’Église et sur le mal qu’elle produit. Dans son homélie, le Pape a rappelé « que le Seigneur parle plusieurs fois de l’hypocrisie dans l’Évangile » et « contre les hypocrites », en citant les trois épisodes les plus significatifs. Le premier quand les pharisiens veulent mettre Jésus à l’épreuve, en demandant s’il était licite de payer la taxe à César ( Mt 22, 15-22) ; le deuxième, quand les sadducéens lui soumettent le cas de la femme sept fois veuve ( Mt 22, 24-30). De ces premiers épisodes, il apparaît pour le Pape une catégorie spécifique d’hypocrites ; ceux qui « prenaient la route de la casuistique » et de cette manière « voulaient faire tomber Jésus dans un piège ». La troisième fois où l’on fait référence aux hypocrites, de manière « encore plus forte » a fait remarquer le Saint-Père, se trouve dans le chapitre 23 de l’Évangile de Matthieu, quand le Christ s’adresse aux scribes et aux pharisiens à travers un appel que le Pape a résumé ainsi : « Hypocrites, vous qui n’entrez pas dans le royaume des cieux, qui ne laissez pas entrer les autres ; hypocrites, vous qui élargissez les phylactères et allongez les franges ». Cette typologie d’hypocrites entre pour le Pape François dans une deuxième casuistique : celle de ceux qui prennent la route des préceptes, qui passent à travers « tant de préceptes à cause desquels la parole de Dieu ne semble pas féconde » ; et « aussi la route de la vanité », celle des phylactères et des franges. « Ils deviennent vaniteux et finissent par se rendre ridicules », a-t-il commenté. En somme, a résumé le Saint-Père, « les premiers sont les hypocrites de la casuistique, ce sont les intellectuels de la casuistique », qui « n’ont pas l’intelligence de trouver, d’expliquer Dieu » ; ils restent seulement dans la « casuistique : jusqu’ici on peut, jusque là on ne peut pas ». Ce sont, a-t-il précisé en actualisant le discours, des « chrétiens intellectuels sans talent ». Ensuite, le Pape François a rappelé « l’hypocrisie dans l’Église ». « Que de mal cela nous fait-il à tous ! » s’est-il exclamé. Également car « nous avons tous la possibilité de devenir hypocrites ». C’est pourquoi le Pape a invité à penser à Jésus, « qui parle de prière dans la retraite, de nous parfumer la tête le jour du jeûne et de ne pas faire retentir la trompette quand nous accomplissons une bonne œuvre ».

 



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