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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 5 juillet 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 29 du 18 juillet 2013)

Miséricorde, fête et mémoire

Se laisser toucher par la miséricorde de Jésus, faire la fête avec Lui, maintenir vivante la « mémoire » du moment où nous avons rencontré dans notre vie le salut. Telle est la triple invitation jaillie de la réflexion du Pape François lors de la Messe du 5 juillet. Le Pape a commenté le passage de l’Évangile de Matthieu (9, 9-13) dans lequel l’auteur parle de sa conversion, le collecteur des impôts que Jésus appelle à faire partie des douze. Le Pape François a rappelé l’image de Jésus qui passe « parmi ceux qui recevaient l’argent des impôts et qui le portaient aux Romains ». Ceux-ci, a-t-il souligné, étaient considérés comme des hommes peu recommandables, car « doublement pécheurs : attachés à l’argent et aussi traîtres à la patrie ». Parmi eux il y avait Matthieu, « l’homme assis au bureau de la douane ». Jésus le regarde et ce regard lui fait ressentir « quelque chose de nouveau, quelque chose qu’il ne connaissait pas, un émerveillement intérieur ». Il lui fait entendre « l’invitation de Jésus : suis-moi ». Et à ce même instant, Matthieu « est empli de joie ». « Matthieu dit oui ; il quitte tout et s’en va avec le Seigneur. C’est le moment de la miséricorde reçue et acceptée : je viens avec toi ». Au premier moment de la rencontre, qui consiste en « une expérience spirituelle profonde » en suit un autre : celui de la fête. Le récit évangélique continue en effet par la description de Jésus assis à table avec des publicains et des pécheurs, pour « une fête avec tous ceux qui ne faisaient pas vraiment partie de la crème de la société », c’était même « ceux qui avaient été mis au rebut de la société ». Mais cela pour le Pape « est la contradiction de la fête de Dieu : le Seigneur fait la fête avec les pécheurs », tandis qu’il la fait rarement avec les justes. Mais la vie n’est pas qu’une fête. Le Pape Bergoglio le sait bien, lui qui, au cours de sa longue expérience pastorale de prêtre et d’évêque, comme il l’a confié au cours de la célébration, a souvent entendu la question : « père, après ces deux moments, l’émerveillement de la rencontre et la fête, toute la vie sera-t-elle une fête ? ». La réponse, a dit le Pape, est « non », parce que « la fête signifie commencer un nouveau chemin », mais après il faut qu’il y ait « le travail quotidien, qui doit être alimenté par la mémoire de cette première rencontre ». Mais, s’est demandé le Pape, de quoi faut-il faire mémoire ? Précisément « de ces faits, de cette rencontre avec Jésus qui m’a changé la vie, qui a fait preuve de miséricorde, qui a été si bon avec moi et qui m’a dit également : invite tes amis pécheurs, pour que nous fassions la fête ». En effet, la mémoire de cette miséricorde et de cette fête « donne la force à Matthieu et à tous » ceux qui ont décidé de suivre le Christ « pour aller de l’avant ».

 



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