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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 24 octobre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 44 du 31 octobre 2013)

La logique de l’avant et de l’après

Il faut entrer dans la « logique de l’avant et de l’après » pour ne pas devenir des « chrétiens tièdes » ou « à l’eau de rose », voire même hypocrites. C’est à travers cette expression suggestive que le Pape François, au cours de la messe du jeudi 24 octobre, a reproposé l’attitude avec laquelle les chrétiens doivent s’approcher du mystère du salut accompli par Jésus. La référence initiale a été la lettre aux Romains (6, 19-23), dans laquelle saint Paul « cherche à nous faire comprendre ce mystère si grand de notre rédemption, de notre pardon, du pardon de nos péchés en Jésus Christ ». L’apôtre avertit qu’il n’est pas facile de comprendre et d’entendre ce mystère. Pour nous aider à le comprendre, il utilise ce que le Pape a défini comme « la logique de l’avant et de l’après : avant Jésus et après Jésus », comme cela est résumé dans le chant à l’Évangile de la liturgie du jour (Philippiens 3, 8). Cette foi « nous devons la ré-assumer et la mener de l’avant avec notre manière de vivre. Et vivre en chrétiens signifie mener de l’avant cette foi en Christ, cette re-création. Mener de l’avant les œuvres qui naissent de cette foi. L’important est la foi, mais les œuvres sont le fruit de cette foi : menez de l’avant ces œuvres pour la sanctification. Voilà : la première sanctification qu’a faite le Christ, la première sanctification que nous avons reçue dans le baptême, doit croître, doit aller de l’avant ». En réalité, a admis le Saint-Père, « nous sommes faibles et tant de fois nous commettons des péchés ». Cela signifie-t-il que nous ne sommes pas sur la voie de la sanctification ? « Oui et non » a répondu le Pape François. Et il a expliqué : « Si tu t’habitues à une vie un peu comme ça et que tu dis : “Je crois en Jésus Christ, mais je vis comme je veux” », alors « cela ne te sanctifie pas, cela ne va pas bien, c’est un contre-sens ». Mais « si tu dis : “Moi oui, je suis pécheur ; je suis faible” » et que « tu vas toujours vers le Seigneur et dis : “Seigneur, tu as la force, donne-moi la foi ; tu peux me guérir” » à travers le sacrement de la réconciliation, alors « nos imperfections aussi s’insèrent dans cette voie de sanctification ». Il y a donc toujours cet avant et après : « Avant, l’acte de foi. Avant l’acceptation de Jésus Christ qui nous a re-créés avec son sang, nous étions sur la voie de l’injustice ; après, nous sommes sur la voie de la sanctification, mais nous devons la prendre au sérieux ». Cela signifie, a spécifié le Pape, faire  « des œuvres de justice ». Tout d’abord adorer Dieu ; et ensuite « faire ce que Jésus nous conseille : aider les autres, donner à manger aux affamés, donner à boire aux assoiffés, rendre visite aux malades, visiter les prisons. Ces œuvres sont les œuvres que Jésus a faites dans sa vie, des œuvres de justice, des œuvres de re-création. Quand nous donnons à manger à un affamé, nous re-créons en lui l’espérance et de même avec les autres. Mais si nous acceptons la foi et ensuite nous ne la vivons pas, nous sommes seulement chrétiens, mais en souvenir : oui, oui j’ai été baptisé, c’est la foi de mon baptême, mais je vis comme je peux ». Si on ne prend pas au sérieux cette sanctification, on devient comme ceux que le Pape a définis « des chrétiens tièdes : oui oui, non non non... C’est un peu comme le disaient nos mères, des chrétiens à l’eau de rose : un peu comme ça, un peu de vernis chrétien, un peu de vernis de catéchèse, mais à l’intérieur il n’y a pas de véritable conversion, il n’y a pas cette conviction de Paul : j’ai accepté de tout perdre, je considère tout comme déchets, afin de gagner le Christ, et d’être trouvé en lui ».



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