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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 25 octobre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 44 du 31 octobre 2013)

Capables d’avoir honte

La grâce de la honte est celle que nous ressentons lorsque nous confessons à Dieu notre péché et nous le faisons en parlant « face à face » avec le prêtre, « notre frère ». Et en ne pensant pas nous adresser directement à Dieu, comme si c’était « se confesser par e-mail ». C’est à travers ces expressions incisives que le Pape François a rappelé l’attention sur l’un des sacrements centraux du salut humain, la confession, lors de la messe du 25 octobre. Saint Paul, après avoir connu la sensation de se sentir libéré par le sang du Christ, donc « re-créé », sent qu’il y a encore quelque chose en lui qui le rend esclave. « Comme frère il raconte à ses frères de Rome la lutte qui est en lui : “Je sais que le bien n’habite pas dans ma chair. Il y a le désir du bien, mais pas la capacité de le réaliser. Je n’accomplis pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas. Et ce mal, c’est le péché qui habite en moi qui le fait”. Il se confesse pécheur. Il nous dit : “le Christ nous a sauvés, nous sommes libres. Mais moi, je suis un pauvre homme, je suis un pécheur, je suis un esclave” ». Il s’agit de ce que le Pape a appelé « la lutte des chrétiens », notre lutte de tous les jours. « Lorsque je veux faire le bien, le mal est à côté de moi ! En effet, au plus profond de moi, j’accepte la loi de Dieu ; mais dans mes membres, je vois une autre loi, qui combat contre la loi de ma raison et me rend esclave ». Et nous « n’avons pas toujours le courage de parler comme parle Paul sur cette loi. Nous cherchons toujours une justification : “Mais oui, nous sommes tous pécheurs” ». L’Église, dans sa sagesse, indique aux croyants le sacrement de la réconciliation. Et nous, nous sommes appelés à faire cela : « Allons voir notre frère, notre frère prêtre et faisons notre confession intérieure : la même que celle de saint Paul. Le Pape a ensuite parlé de ceux qui refusent le dialogue avec le prêtre et qui soutiennent qu’ils se confessent directement avec Dieu. Certes « c’est facile, c’est comme se confesser par e-mail... Dieu est là, loin ; moi je dis les choses et il n’y a pas de face à face, il n’y a pas de rencontre les yeux dans les yeux ». Au contraire, Paul « confesse sa faiblesse à ses frères face à face ». Le Pape a également rappelé ceux qui devant le prêtre « confessent des choses très abstraites, qui n’ont rien de concret » : se confesser ainsi « revient à ne pas le faire du tout », a-t-il précisé. Et il a ajouté : « Confesser nos péchés ne signifie pas se rendre à une séance chez le psy, ni à aller dans une salle de torture. C’est dire au Seigneur : “Seigneur, je suis pécheur”. Mais le dire à travers le frère, afin que cette déclaration soit également concrète : “Je suis pécheur à cause de ceci, de cela...” ». Le Pape a ensuite confié qu’il admire la façon dont se confessent les enfants. Les petits possèdent une certaine sagesse. Lorsqu’un enfant vient se confesser, il ne dit jamais une chose générale : « Père, j’ai fait ceci, j’ai fait ceci à ma tante, j’ai fait cela à une autre personne, à une autre encore, j’ai dit cette parole » et ils disent la parole. Ils sont concrets, ils possèdent la simplicité de la vérité. Et nous, nous avons toujours la tendance à cacher la réalité de nos misères ». En revanche, si une chose est belle, c’est « quand nous confessons nos péchés comme ils le sont en présence de Dieu. Nous sentons toujours cette grâce de la honte. Avoir honte devant Dieu est une grâce. C’est une grâce : « J’ai honte ». Pensons à ce que dit Pierre après le miracle de Jésus dans le lac : « Mais Seigneur, éloigne-toi de moi, je suis pécheur. Il a honte de son péché devant la sainteté de Jésus Christ ». Aller se confesser « c’est comme aller rencontrer le Seigneur qui nous pardonne, et qui nous aime ».



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