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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 8 avril 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 8 mai 2014)

La misère et la gloire

La Croix n’est pas seulement un ornement pour nos églises ni seulement un symbole qui nous distingue des autres; c’est le mystère de l’amour de Dieu qui s’humilie pour notre salut. C’est ce qu’a rappelé François lors de la messe du 8 avril. En commentant l’Evangile de Jean (8, 21-30), le Pape a rappelé que «par trois fois dans ce passage de l’Evangile Jésus parle de mourir dans son péché: “vous mourrez de votre péché...”. En se référant ensuite au passage du Livre des Nombres (21, 4-9), le Saint-Père a souligné que «le Seigneur dans le désert commande à Moïse de faire un serpent et de le mettre sur un bâton puis “quiconque sera mordu le regardera, et il restera en vie”». Mais qu’est-ce que le serpent? «Le serpent — a expliqué le Pape — est le signe du péché. Pensons au livre de la Genèse: c’est le serpent qui a séduit Eve, qui lui a proposé le péché». Et Dieu commande de brandir le serpent, c’est-à-dire le péché, comme un étendard de victoire. C’est quelque chose, a admis le Saint-Père, qui «ne se comprend pas bien si l’on ne perçoit pas ce que Jésus nous dit dans l’Evangile. Jésus dit aux juifs: “Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous saurez que Je Suis et que je ne fais rien de moi-même, mais je dis ce que le Père m'a enseigné”». Et donc le fait d’avoir élevé le symbole de leur péché et l’avoir ensuite transformé en instrument de salut représente précisément la rédemption qui vient du Christ élevé sur la croix. «Le christianisme — a poursuivi l’Evêque de Rome — n’est pas une doctrine philosophique, ce n’est pas un programme de vie pour être polis, pour faire la paix. Cela en sont les conséquences. Le christianisme est une personne, une personne élevée sur une croix». Comme l’a fait saint Paul, nous aussi nous pouvons parler de ce dont nous nous glorifions. Mais, a spécifié le Pape François, nous ne pouvons nous glorifier «pour notre part que de nos péchés. Nous n’avons rien d’autre dont nous glorifier: cela est notre misère». Pourtant, «grâce à la miséricorde de Dieu, nous nous glorifions dans le Christ crucifié. Et c’est pourquoi il n’existe pas de christianisme sans croix, et il n’existe pas de croix sans Jésus Christ». «Où est ton péché?» a demandé à ce moment-là le Saint-Père. «Ton péché — a-t-il répondu — est là, dans la croix. Va le chercher là dans les plaies du Seigneur, et ton péché sera guéri, tes plaies seront guéries, ton péché sera pardonné. Le pardon que nous donne Dieu n’est pas d’effacer un compte que nous avons avec lui. Le pardon que nous donne Dieu ce sont les plaies de son fils, élevé sur la croix». Et son souhait final a été que le Seigneur «nous attire vers lui et que nous nous laissions guérir».

 



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