PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 5 mai 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 23 du 5 juin 2014)

Celui qui a une place dans l’Eglise

Dans l’Eglise il n’y a pas de place pour celui qui suit le Christ seulement par vanité, par envie de pouvoir ou par désir d’accumuler de l’argent. Il n’y a de la place que pour celui qui l’aime et le suit précisément parce qu’il l’aime. Le Pape François a été très clair en réaffirmant la juste attitude du chrétien qui se met en marche sur la route du Seigneur. Et il a demandé de s’interroger sur la manière dont nous suivons Jésus. Le Pape s’est inspiré du passage de l’Evangile de Jean (6, 22-29). Parfois, nous aussi «nous faisons des choses en cherchant à nous faire voir», par vanité. Mais la vanité est dangereuse car elle peut nous faire glisser vers l’orgueil, la superbe. Et quand cela arrive, «tout est fini». C’est pourquoi nous devons toujours nous demander: «Moi, comment est-ce que je fais les choses? Les bonnes choses que je fais, je les fais de manière cachée ou pour me faire voir?». Et si Jésus dit cela aux dirigeants, aux chefs, c’est comme s’il «le disait à nous, à nous pasteurs. Un pasteur qui est vaniteux ne fait pas de bien au peuple de Dieu». Ces dirigeants dont parle Jésus dans l’Evangile aimaient s’habiller avec des vêtements de luxe, a remarqué entre autres le Pape. Et il a confié que quand il voit «un pasteur, un prêtre, qui marche dans la rue vêtu de façon luxueuse, comme s’il était à une réception mondaine», il se demande: «Mais que pensent les gens de lui? Ce pasteur ne suit pas Jésus; qu’il soit prêtre ou évêque, il ne suit pas Jésus. Après, il le suit un peu, mais il aime la vanité». Et il réprimande de la même manière qui recherche le pouvoir. Le désir de pouvoir de la part des disciples de Jésus eux-mêmes s’est poursuivi jusqu’au dernier moment, jusqu’au moment où Jésus allait monter au ciel. Ils pensaient qu’allait arriver le moment de leur règne et leur question au Seigneur était: «A présent est-ce que vient notre règne, le moment de notre pouvoir?». Ce n’est que lorsque l’Esprit Saint descend sur eux que les disciples comprennent et changent leur attitude. Dans notre vie chrétienne, cependant, «le péché demeure. C’est pourquoi cela nous fera du bien de nous poser la question: mais moi, comment est-ce que je suis Jésus? Seulement pour lui, même jusqu’à la croix, ou bien je recherche le pouvoir et j’utilise l’Eglise, la communauté chrétienne, la paroisse, le diocèse pour avoir un peu de pouvoir?». La troisième chose «qui nous éloigne de la rectitude de l’intention est l’argent». Il y a en effet «ceux qui suivent Jésus pour l’argent, a affirmé sans demi mesure le Pape, et avec l’argent. Ils cherchent à profiter économiquement de la paroisse, du diocèse, de la communauté chrétienne, de l’hôpital, du collège... Pensons à la première communauté chrétienne qui a eu cette tentation, Simon, Ananie et Saphire... Cette tentation a donc existé depuis le début. Et nous avons tous connu de nombreux bons catholiques, bons chrétiens, amis, bienfaiteurs de l’Eglise, également décorés de distinctions diverses. Et ensuite on a découvert qu’ils avaient fait des affaires un peu louches. C’était de vrais affairistes et ils ont gagné beaucoup d’argent. Ils se présentaient comme des bienfaiteurs de l’Eglise, mais ils prenaient beaucoup d’argent et ce n’était pas toujours de l’argent propre». Et le Saint-Père a ici répété les questions: «Comment est-ce que je suis Jésus? “En vérité, je vous le dis: vous me cherchez non parce que vous avez vu les signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous vous êtes rassasiés”. Dans ma manière de suivre Jésus, est-ce qu’il y a de la vanité? Est-ce qu’il y a une envie de pouvoir? Est-ce qu’il y a une envie d’argent? Cela nous fera du bien d’examiner un peu notre cœur, notre conscience sur la rectitude de l’intention en suivant Jésus. Est-ce que je le suis seulement pour lui? Et cela est le chemin de la sainteté».