Index   Back Top Print

[ FR ]

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 6 mai 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 23 du 5 juin 2014)

Quel témoignage pour le chrétien

Témoigner du Christ est l’essence de l’Eglise qui, autrement, finirait par n’être qu’une stérile «université de la religion» imperméable à l’action de l’Esprit Saint. La méditation sur la force du témoignage est née du passage liturgique des Actes des apôtres (7, 51-8, 1a) là où l’on raconte le martyre d’Etienne, qui «est une copie du martyre de Jésus». Précisément «dans le martyre, on voit clairement la lutte entre Dieu et le démon». Il est donc évident que «le démon ne peut pas supporter la sainteté de l’Eglise» ou la sainteté même «d’une personne sans réagir. Et contre Etienne, il a suscité dans le cœur de ces personnes la haine, pour persécuter, pour insulter, pour dire toute sorte de mal. Et ainsi, ils ont tué Etienne», qui «meurt comme Jésus, en pardonnant». «Martyre, dans la tradition de la parole grecque, signifie témoignage». Et «ainsi nous pouvons dire que pour un chrétien la voie est de suivre les traces de ce témoignage de Jésus pour témoigner de lui». Un témoignage qui finit tant de fois par le sacrifice de la vie: en effet, «on ne peut pas comprendre un chrétien sans qu’il soit témoin et témoignage». La question centrale est que le christianisme n’est pas une religion «de seules idées, de pure théologie, d’esthétique, de commandements. Nous sommes un peuple qui suit Dieu et qui rend témoignage, qui veut rendre témoignage de Jésus Christ. Et ce témoignage arrive quelquefois à donner la vie». A ce propos, le récit du martyre d’Etienne est éloquent. Le passage des Actes poursuit en effet: «En ce jour éclata une violente persécution contre l’Eglise de Jérusalem». Donc, «une fois Etienne mort, la persécution éclata contre tous». Une persécution tellement brutale que, «à l’exception des apôtres qui sont restés là, sur place, les chrétiens se dispersèrent dans la région de la Judée et de la Samarie». C’est précisément la persécution qui a eu pour effet que les chrétiens s’éloignent». L’Evêque de Rome a rappelé à ce propos que l’«un des pères de l’Eglise, Tertullien, a dit: le sang des martyres est la semence de nouveaux chrétiens». Et c’est précisément ce qui se produit: «La persécution éclate, les chrétiens sont dispersés et par leur témoignage ils prêchent la foi». Car, a fait remarquer le Pape, «le témoignage est toujours fécond»: il l’est quand il a lieu dans la vie quotidienne, mais aussi quand il est vécu dans les difficultés ou quand il conduit jusqu’à la mort. L’Eglise est donc «féconde et mère quand elle rend témoignage de Jésus Christ. En revanche, quand l’Eglise se ferme sur elle-même, se croit — disons ainsi — une université de la religion avec tant de belles idées, avec tant de beaux temples, avec tant de beaux musées, avec tant de belles choses, mais ne rend pas témoignage, elle devient stérile». Le même raisonnement vaut pour le chrétien: s’il «ne rend pas témoignage, il reste stérile, sans donner la vie qu’il a reçue de Jésus Christ». Les Actes des apôtres précisent «qu’Etienne était rempli d’Esprit Saint». Et en effet, «on ne peut pas rendre témoignage sans la présence de l'Esprit Saint en nous. En conclusion, le Pape François a rappelé que les «deux icônes» proposées par la liturgie — Etienne qui meurt et les chrétiens qui rendent témoignage partout — font naître plusieurs questions pour chacun de nous: «Comment est mon témoignage? Suis-je un chrétien témoin de Jésus ou suis-je un simple membre de cette secte? Suis-je fécond parce que je rends témoignage ou est-ce que je reste stérile parce que je ne suis pas capable de laisser l’Esprit Saint me conduire de l’avant dans ma vocation chrétienne?».

 



Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana