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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 12 juin 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 26 du 26 juin 2014)

Quand la haine tue

Pour pratiquer la justice jusqu’au bout, en vivant le commandement de l’amour, il faut être réalistes, cohérents et se reconnaître fils du même Père, donc frères. Ce sont les trois critères pratiques suggérés par le Pape François. Dans le passage évangélique de Matthieu (5, 20-26) proposé par la liturgie, Jésus nous parle de «comment doit être l’amour entre nous». Jésus nous suggère «trois critères». Le premier est justement «un critère de sain réalisme». Jésus dit en effet que «si tu as quelque chose contre l’autre, et que vous ne pouvez pas régler» la question et «chercher une solution», il est opportun de trouver le moyen «au moins de vous mettre d’accord». Surtout, recommande le Seigneur, «mets-toi d’accord avec ton adversaire tandis que tu es en chemin». Peut-être «ce ne sera pas l’idéal, mais l’accord est une bonne chose: c’est du réalisme!». «Jésus est réaliste» quand il affirme que «cette capacité de faire des accords entre nous signifie aussi dépasser la justice des pharisiens et des docteurs de la loi». C’est «le réalisme de la vie». «Un second critère que nous donne Jésus est le critère de la vérité». Il y a en effet le commandement de ne pas tuer; mais «même mal parler de l’autre c’est le tuer, parce que la racine est la même haine: tu n’as pas le courage de le tuer ou tu penses que c’est excessif, mais tu le tues d’une autre manière, par le bavardage, par les calomnies, par la diffamation». Dans l’Evangile de Matthieu, les paroles de Jésus à ce sujet sont claires: «Eh bien! moi je vous dis: Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal; mais s’il dit à son frère: “Crétin!”, il en répondra au Sanhédrin; et s’il lui dit: “Renégat!”, il en répondra dans la géhenne de feu». Le troisième critère que nous donne Jésus «est un critère de filiation». Nous «ne devons pas tuer notre frère» précisément du fait qu’il est notre frère: «Nous avons le même père». Et, lit-on dans l’Evangile, «je ne peux pas aller auprès du père si je ne suis pas en paix avec mon frère». Jésus dit en effet: «Quand donc tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande». Voilà «les trois critères: un critère de réalisme; un critère de cohérence, c’est-à-dire de ne pas tuer mais de ne pas insulter non plus parce que celui qui insulte tue, assassine; et un critère de filiation: il n’est pas possible de parler avec son père si je ne peux pas parler avec mon frère». Ce sont les trois critères «pour dépasser la justice des scribes et des pharisiens». Un «programme qui n’est pas facile», a reconnu le Pape, «mais c’est la voie que Jésus nous indique pour aller de l’avant».

  



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