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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 24 juin 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 27 du 3 juillet 2014)

Des chrétiens qui savent s’abaisser

Préparer, discerner, diminuer. Dans ces trois verbes est contenue l’expérience spirituelle de saint Jean-Baptiste, celui qui a précédé la venue du Messie «en prêchant le baptême de conversion» au peuple d’Israël. Et le Pape François, en la solennité de la Nativité du Précurseur, a voulu reproposer ce trinôme comme modèle de la vocation de tout chrétien, contenu dans trois expressions qui se réfèrent à l’attitude de Jean-Baptiste à l’égard de Jésus: «Après moi, devant moi, loin de moi». Jean a travaillé avant tout pour «préparer, sans rien prendre pour lui». «C’était un homme important: les gens le cherchaient, le suivaient», parce que ses paroles «étaient fortes» comme «une épée tranchante», selon l’expression d’Isaïe (49, 2). Jean-Baptiste «arrivait au cœur» des gens. Et si «sans doute il a eu la tentation de croire qu’il était important, il n’était pas tombé dans le piège», comme le démontre la réponse donnée aux docteurs qui lui demandaient s’il était le Messie: «Je suis la voix, seulement la voix — a-t-il dit — de celui qui crie dans le désert. Je ne suis que la voix, mais je suis venu préparer la route au Seigneur». Son premier devoir est donc de «préparer le cœur du peuple pour la rencontre avec le Seigneur». Mais qui est le Seigneur? Dans sa réponse à cette interrogation, il y a «la deuxième vocation de Jean: discerner, parmi tant de bonnes personnes, qui était le Seigneur». Et «l’Esprit lui a révélé cela». De sorte qu’«il a eu le courage de dire: “C’est lui. Voici l’agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde”». Alors que «dans la préparation Jean disait: “Celui qui vient derrière moi...”, dans le discernement, qui sait discerner et indiquer le Seigneur, il dit: “Le voilà passé devant moi...”». Ici s’inscrit «la troisième vocation de Jean: diminuer». Parce que c’est précisément «à partir de ce moment-là que sa vie commença à s’abaisser, à diminuer afin que grandisse le Seigneur, jusqu’à s’anéantir lui-même». Telle a été «l’étape la plus difficile de Jean, parce que le Seigneur avait un style qu’il n’avait pas imaginé, au point qu’en prison», où il avait été enfermé par Hérode Antipas, «il a souffert non seulement de l’obscurité de la cellule, mais de l’obscurité de son cœur». Il s’est tant anéanti «afin que le Seigneur grandisse». Il a fini «humilié, mais le cœur en paix». «Il est beau de penser ainsi la vocation du chrétien». En effet, «un chrétien ne s’annonce pas soi-même, il annonce un autre, il prépare le chemin à un autre: au Seigneur».



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