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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 19 septembre 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 41 du 9 octobre 2014)

Peur de ressusciter

L’identité chrétienne ne s’accomplit pour nous qu’avec la résurrection, qui sera « comme un réveil ». C’est pourquoi le Pape François a invité à « être avec le Seigneur », à marcher avec lui comme des disciples, de manière à ce que la résurrection commence déjà ici et maintenant. Mais « sans peur de la transformation qu’aura notre corps à la fin de notre parcours chrétien ». C’est précisément sur l’essence de la résurrection que le Pape a centré son homélie, en s’inspirant du passage de la première Lettre de saint Paul aux Corinthiens (15, 12-20) proposée par la liturgie. L’apôtre « doit faire une correction difficile à cette époque: celle de la résurrection ». En effet, « les chrétiens croyaient effectivement que le Christ est ressuscité, s’en est allé, que sa mission est finie, qu’il nous aide du ciel, nous accompagne » ; mais pour eux « n’était pas très claire la conséquence qui en découle, que nous aussi ressusciterons ». En réalité, « ils pensaient d’une autre manière : oui, les morts sont justifiés, ils n’iront pas en enfer — très bien ! — mais ils iront un peu dans le cosmos, dans l’air, là-bas, leur âme sera devant Dieu : mais l’âme seulement ». Mais « ils ne comprenaient pas la résurrection, elle n’entrait pas dans leur esprit » : c’est-à-dire que « nous aussi, nous ressusciterons ». « Il existe une forte résistance ». Et « cela depuis les premiers jours ». « Il y a la résistance à la transformation, la résistance à ce que l’œuvre de l’Esprit, que nous avons reçu dans le baptême, nous transforme jusqu’au bout, à la résurrection ». « Pour nous aussi, il est difficile de comprendre cela. Très difficile ». Il est plus facile d’imaginer une sorte de « panthéisme cosmique » et de penser : « Mais là nous serons dans la contemplation du monde, le monde sera changé ». Il y a donc « la résistance à être transformés, qui est le mot qu’utilise Paul : “Nous serons transformés. Notre corps sera transformé” ». Une résistance qui est humaine. Mais, « avec la résurrection nous serons tous transformés ». Et « cette transformation sera la fin de notre parcours chrétien ». « Cette tentation de ne pas croire à la résurrection des morts est née dans la première Église, aux premiers jours de l’Église. Paul prononce l’une des phrases les plus riches d’espérance qui existent dans le Nouveau Testament : “À la fin, nous serons avec lui” ». Et ce sera une « manière d’être avec le Seigneur, ainsi, avec notre corps et avec notre âme ». Telle est notre « identité chrétienne, être avec le Seigneur ». « Nous ressusciterons pour être avec le Seigneur et la résurrection commence ici, comme disciples, si nous sommes avec le Seigneur, si nous marchons avec le Seigneur. Cela est la route vers la résurrection. Et si nous sommes habitués à être avec le Seigneur, cette peur de la transformation de notre corps s’éloigne ». En réalité, la résurrection « sera comme un réveil » a précisé le Pape François en répétant les paroles du psaume 16 : « Au réveil je me rassasierai de ton image ». C’est pourquoi on ne doit pas « avoir peur de l’identité chrétienne », qui « ne finit pas avec un triomphe temporel, qui ne finit pas comme une belle mission ». Car « l’identité chrétienne s’accomplit avec la résurrection de nos corps, avec notre résurrection : c’est là qu’est la fin, pour nous rassasier de l’image du Seigneur ».

 



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