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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 30 septembre 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 42 du 16 octobre 2014)

Prières dans l’obscurité

La «prière de l’Eglise» pour les nombreux «Jésus qui souffrent» et qui «sont partout», également dans le monde d’aujourd’hui. C’est ce qu’a demandé le Pape François au cours de la Messe, en l’invoquant surtout pour «nos frères qui, parce qu’ils sont chrétiens, sont chassés de leur maison et se retrouvent sans rien», pour les personnes âgées abandonnées et les malades seuls dans les hôpitaux: en somme, pour toutes ces personnes qui vivent des moments sombres. Le Pape s’est inspiré de la première lecture — tirée du livre de Job (3, 1-3.11-17.20-23). Il a confié que, dans son expérience pastorale, il entend lui-même très souvent des «personnes qui vivent des situations difficiles, douloureuses, qui ont beaucoup perdu ou qui se sentent seules et abandonnées et qui viennent se plaindre et posent ces questions: Pourquoi? Elles se rebellent contre Dieu». Et sa réponse est: «Continue à prier ainsi, car cela aussi est une prière». Comme l’était celle de Jésus, quand il a dit au Père: «Pourquoi m’as-tu abandonné?», et comme l’est celle de Job. Car «prier signifie se retrouver en vérité devant Dieu. On prie avec la réalité. La véritable prière vient du cœur, du moment qu’une personne vit». C’est précisément «la prière dans les moments obscurs, dans les moments de la vie où il n’y a pas d’espérance» et «où on ne voit pas l’horizon»; au point que «très souvent on perd la mémoire et on ne sait pas où ancrer son espérance». D’où l’actualité de la parole de Dieu, car aujourd’hui aussi «beaucoup de personnes sont dans la situation de Job. Beaucoup de personnes bonnes, comme Job, ne comprennent pas ce qui leur est arrivé. Tant de frères et sœurs qui n’ont pas d’espérance». Et la pensée du Pape est immédiatement allée «aux grandes tragédies» comme celle des chrétiens chassés de leur maison et privés de tout, qui se demandent «Mais, Seigneur, j’ai cru en toi. Pourquoi?». Est-ce que que «croire en toi est une malédiction?». C’est la même chose pour «les personnes âgées abandonnées», pour les malades, pour les personnes seules dans les hôpitaux. C’est en effet «pour tous ces gens, pour nos frères et sœurs, et aussi pour nous quand nous avançons sur un chemin obscur», que «l’Eglise prie». Et en le faisant, «elle prend sur elle cette douleur». C’est vraiment ainsi, «l’Eglise prie pour tous ceux qui sont dans l’épreuve de l’obscurité». Et le Pape a cité l’exemple de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui «pendant les derniers mois de sa vie, cherchait à penser au ciel» et «sentait en elle comme une voix, qui disait: ne sois pas sotte, ne te fais pas d’illusions. Tu sais ce qui t’attend? Le néant!». Du reste, nous tous «nous passons par cette situation. Et de nombreuses personnes pensent finir dans le néant». Mais sainte Thérèse se défendait de cette menace: elle «priait et demandait la force d’aller de l’avant, dans l’obscurité. Cela s’appelle “entrer en patience”». Rappelant que Jésus lui-même a parcouru «cette route: du soir du mont des Oliviers jusqu’à son dernier mot sur la croix: “Père pourquoi m’as-tu abandonné?”», le Pape a formulé deux pensées conclusives «qui peuvent nous servir». La première est une invitation à «se préparer, pour le moment où l’obscurité viendra»: celle-ci «viendra d’une manière qui ne sera peut-être pas aussi dure que pour Job, mais nous aurons une période d’obscurité», tous. C’est pourquoi, il faut «préparer son cœur à ce moment». Le deuxième est en revanche une exhortation «à prier, comme l’Eglise prie, avec l’Eglise, pour les nombreux frères et sœurs qui souffrent de l’exil d’eux-mêmes, dans l’obscurité et dans la souffrance, sans espérance à portée de main».

 

  



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