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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 10 novembre 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 47 du 20 novembre 2014)

Des chrétiens scandaleux

« Scandale, pardon et foi » : sont les trois mots, étroitement liés entre eux, proposés par le Pape pendant la Messe. Des mots que François a tirés du passage évangélique de Luc (17, 1-6), où précisément « on parle de trois choses : le scandale, le pardon et la foi ». Ceux-ci « sont trois mots de Jésus: ils n’ont peut-être pas été prononcés ensemble, dans le même temps, mais l’évangéliste les met ensemble ». D’où le fil conducteur de la réflexion du Pape. Le premier des termes sur lequel le Pape s’est arrêté est « le scandale ». « Personnellement, je suis frappé de la façon dont Jésus finit » son discours : après avoir parlé du scandale, il dit en effet : « Malheur à celui qui scandalise l’un de ces petits, le peuple de Dieu; les faibles dans la foi, les enfants, les jeunes, les personnes âgées qui ont vécu toute une vie de foi, malheur à qui les scandalise ! Mieux vaut mourir ! ». En parlant d’une manière aussi « forte » Jésus s’adresse aussi « à nous chrétiens ». Et en conséquence, « nous devons nous poser la question: est-ce que je scandalise ? ». Et avant encore: « Qu’est-ce que le scandale ? ». À ce propos, le Pape a expliqué que le scandale « est dire et professer un style de vie — « je suis chrétien » — et ensuite vivre comme un païen qui ne croit à rien ». Et « cela fait scandale, car le témoignage manque : la foi confessée est vie vécue ». Avec ce raisonnement, François s’est relié à la première lecture, tirée de la Lettre à Tite (1, 1-9), soulignant que « Paul écrit à son disciple, l’évêque Tite, et conseille comment doivent se comporter les prêtres, les évêques, qui sont les administrateurs de Dieu ». Et « il donne certains conseils: que le prêtre — qu’il soit prêtre ou évêque — soit irrépréhensible; qu’il ne soit pas arrogant, qu’il n’aille pas ainsi en regardant tout de haut; qu’il ne soit pas coléreux, mais doux ; qu’il ne s’adonne pas à l’alcool; qu’il soit spirituel, et pas un homme d’esprit ; qu’il soit non violent, pacifique ; qu’il ne soit pas avide de gains malhonnêtes, pas attaché à l’argent, mais hospitalier, aimant le bien, sensé, juste, saint, maître de lui, fidèle à la parole digne de foi qui lui a été enseignée ». Ces mots concernent les prêtres, mais sont valables également « pour tous les chrétiens ». Le deuxième mot suggéré par Luc est « pardon ». Jésus, dans l’Évangile, « parle du pardon et nous conseille de ne pas nous lasser de pardonner : de toujours pardonner. Pourquoi ? Parce que j’ai été pardonné ». En effet, « le premier pardonné dans mon existence, c’est moi. C’est pourquoi je n’ai pas le droit de ne pas pardonner: je suis obligé, en raison du pardon reçu, de pardonner les autres ». Donc « pardonner: une fois, deux, trois, soixante-dix-sept fois sept, toujours! Egalement pendant la même journée ». Et ici, dans un certain sens, Jésus « exagère pour nous faire comprendre l’importance du pardon ». Car « un chrétien qui n’est pas capable de pardonner scandalise : il n’est pas chrétien ». Au point que c’est le cas de dire « pour l’effrayer un peu : mais si tu n’es pas capable de pardonner, tu n’es pas non plus capable de recevoir le pardon de Dieu ». En somme, nous « devons pardonner » car nous avons été « pardonnés ». Assurément, « on comprend qu’en entendant ces choses les disciples aient dit au Seigneur : fais grandir notre foi en nous ». En effet, « sans la foi on ne peut pas vivre sans scandaliser et en pardonnant toujours ». Nous avons précisément besoin de la « lumière de la foi, de cette foi que nous avons reçue, de la foi d’un Père miséricordieux, d’un Fils qui a donné sa vie pour nous, d’un Esprit qui est en nous et nous aide à grandir, de la foi dans l’Église, de la foi dans le peuple de Dieu, baptisé, saint ». Et « cela est un don : la foi est un cadeau ». Le Pape a conclu en suggérant de bien réfléchir sur « ces trois mots : le scandale, le pardon et la foi ».

 



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