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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 15 juin 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 26 du 25 juin 2015)

Comment préserver son cœur

Comprendre les temps de Dieu, avoir le cœur libre des passions négatives, pour accueillir le don de la grâce et ne pas être, en revanche, emporté par le “bruit” de la mondanité. C’est une invitation à préserver son cœur pour s’apercevoir du passage de Dieu, qui a été adressée par le Pape François. «La semaine dernière, nous avons réfléchi sur le conseil de Paul et notre attitude chrétienne. Et également sur ce que Jésus conseille à ses disciples: donner gratuitement ce qu’ils ont reçu gratuitement». Aujourd’hui, «Paul revient sur cet argument et, dans la deuxième lettre aux Corinthiens (6, 1-10) il écrit: “Nous vous exhortons à ne pas accueillir en vain la grâce de Dieu”». Voilà «la gratuité de Dieu». «Paul nous conseille de ne pas laisser passer le moment favorable, c’est-à-dire le moment où le Seigneur nous donne cette grâce, nous donne la gratuité, de ne pas oublier cela: qu’il nous l’a donnée et nous la donne à présent». Ainsi, Paul exhorte à «ne pas accueillir en vain» la grâce de Dieu, «car si nous l’accueillons en vain, nous donnerons motif de scandale». L’apôtre écrit en effet: «Quant à nous, nous ne donnons motif de scandale à personne». C’est précisément «le scandale du chrétien qui se dit chrétien, qui va aussi à l’église, qui va le dimanche à la Messe, mais qui ne vit pas comme un chrétien: il vit comme un mondain ou comme un païen». Et «quand une personne est ainsi, elle scandalise». Du reste, «combien de fois avons-nous entendu dans nos quartiers, dans les magasins: “Regarde celui-ci ou celle-là, tous les dimanches il va à la Messe et ensuite il fait cela, et cela, cela, cela…”». C’est ainsi que «les gens se scandalisent». Mais alors, «comment devons-nous accueillir» la grâce? Tout d’abord, avec la conscience que «c’est le moment favorable». En pratique, «nous devons être attentifs pour comprendre le temps de Dieu, quand Dieu passe par notre cœur». A ce propos, «saint Augustin disait une belle parole: “J’ai peur quand le Seigneur passe” — “Mais pourquoi as-tu peur si le Seigneur est bon?” — “Non. J’ai peur de ne pas l’accueillir, de ne pas comprendre que le Seigneur passe dans cette épreuve, dans cette parole que j’ai entendue, qui a touché mon cœur, dans cet exemple de sainteté, dans tant de choses, dans cette tragédie”». Donc, «le Seigneur passe et nous donne le don». Mais il est important de «préserver son cœur pour être attentifs à ce don de Dieu». Et «comment préserve-t-on son cœur?». «On le préserve en éloignant chaque bruit qui ne vient pas du Seigneur, en éloignant tant de choses qui nous ôtent la paix». Et «quand on éloigne ces choses, ces passions, notre cœur est préparé à comprendre que le Seigneur passe et à le recevoir, ainsi que la grâce». Il est donc important «de préserver son cœur, de préserver notre cœur de nos passions». Et «nos passions sont nombreuses». Mais «Jésus aussi, dans l’Evangile, nous parle de nos passions». Il s’agit d’«être libre des passions et d’avoir un cœur humble, un cœur doux». Et «le cœur est préservé par l’humilité, par la douceur, jamais par les luttes, jamais par les guerres». En revanche, «cela est le bruit: le bruit mondain, le bruit païen ou le bruit du diable». Mais le cœur doit être «en paix». C’est pourquoi il est important «de ne donner motif de scandale à personne pour que notre ministère ne soit pas critiqué». «Paul parle du ministère mais aussi du témoignage chrétien, pour qu’il ne soit pas critiqué; et cela dans la paix et l’humilité, “dans les tribulations, dans les nécessités, dans les angoisses, dans les coups, dans les prisons, dans les tumultes, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes”». Le Pape a invité à «demander à la Vierge la grâce de la douceur, de l’humilité, de la bonté qui préservent tant notre cœur, pour ne pas laisser passer le Seigneur, pour ne pas accueillir en vain le don, la grâce, que le Seigneur nous donne».

 



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