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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 14 septembre 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 41 du 8 octobre 2015)

Sur la route de l’humilité

Pour contempler Jésus sur la croix, on ne doit pas s’arrêter devant les peintures presque trop belles mais qui ne représentent pas la réalité crue de ce supplice déchirant. C’est ce qu’a suggéré le Pape, relançant l’image du « serpent laid », pour rendre la méditation encore plus vive et incisive. La croix et le serpent ont été précisément au centre de son homélie en la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix. « Il semble que le protagoniste de ces lectures d’aujourd’hui soit le serpent et il y a là un message ». « Il existe une profonde prophétie dans cette présentation du serpent » qui « a été le premier animal à être présenté à l’homme, le premier que l’on évoque dans la Bible » avec la définition du « plus rusé des animaux sauvages que le Seigneur ait créé ». Et « la figure du serpent n’est pas belle, elle fait toujours peur » : si « la peau du serpent est belle, il reste le fait que le serpent a une attitude qui fait peur ». La Genèse « dit qu’il est “le plus rusé” » mais également qu’il « est un enchanteur et qu’il a la capacité du charme, de te charmer ». De plus : « c’est un menteur, un envieux car c’est par la jalousie du diable, du serpent, qu’est entré le péché dans le monde ». Mais « il a cette capacité de séduction pour nous ruiner : il te promet tant de choses, mais au moment de payer, il paye mal, c’est un mauvais payeur ». Pour quelle raison, « le Seigneur a-t-il pris cette figure si laide, si mauvaise ? ». Simplement parce qu’il est venu pour prendre sur lui nos péchés », devenant « le plus grand pécheur sans n’avoir commis aucun péché ». Ainsi, Paul nous dit que Jésus s’est fait péché pour nous : reprenant cette figure, donc, le Christ s’est fait serpent. « C’est laid ! ». Mais vraiment, « il s’est fait pécheur pour nous sauver : c’est ce qu’entend le message de la liturgie de la Parole d’aujourd’hui ». C’est exactement « le parcours de Jésus : Dieu s’est fait homme et a endossé le péché ». Donc, « il s’anéantit lui-même : il s’est fait péché pour nous, Lui qui ne connaissait pas le péché ». Tel est « le mystère » et nous « pouvons dire : il s’est fait semblable à un serpent, laid à en être repoussant, si l’on peut parler ainsi ». Il y a de nombreuses belles peintures, qui nous aident à contempler « Jésus sur la croix, mais la réalité est autre : il était tout écorché, ensanglanté par nos péchés ». Du reste, « telle est la route qu’il a empruntée pour vaincre le serpent dans son camp ». Par conséquent, il faut toujours « regarder la croix de Jésus, mais pas les croix artistiques, bien peintes » : regarder au contraire « la réalité, ce qu’était la croix en ce temps ». Et « regarder son parcours », en se rappelant qu’il « s’est anéanti lui-même, il s’est abaissé pour nous sauver ». « Cela est aussi la route du chrétien ». En effet, « si un chrétien veut avancer sur la route de la vie chrétienne, il doit s’abaisser, comme Jésus s’est abaissé : telle est la route de l’humilité » qui prévoit « de porter sur soi les humiliations, comme Jésus les a portées ».

 



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