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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 15 janvier 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 3 du 21 janvier 2016)

Un pas en avant

La foi est « un don » que l’on n’achète pas ou que l’on n’acquiert pas par ses propres mérites. Inspiré par la liturgie du jour, le Pape François a continué de parler des caractéristiques de la foi. En rappelant que le jour précédant, l’Évangile avait présenté l’épisode du lépreux qui dit à Jésus : « Si tu veux, tu peux me guérir », le Pape s’est arrêté sur les figures d’autres personnes « décidées », d’autres personnes « courageuses » poussées par la foi. En reprenant le passage de Marc (2, 1-12), il a reproposé l’épisode du paralytique conduit par ses amis devant Jésus, qui « comme d’habitude, est au milieu des gens, de beaucoup de gens ». Pour approcher le malade de lui, ses amis osent tout, « mais ils n’ont pas pensé aux risques » que comporte de « faire monter le grabat sur la terrasse » ou encore « que le propriétaire de la maison appelle la police et les envoie en prison ». En effet, ils « ne pensaient qu’à approcher Jésus. Ils avaient la foi ». Il s’agit de « la même foi que celle de cette femme qui, au milieu de la foule, lorsque Jésus se rendait dans la maison de Jaïre, s’arrange pour toucher un bout de l’habit de Jésus, de la tunique de Jésus, pour être guérie ». La même foi que le centurion qui dit : « Non, non maître, ne te dérange pas : une seule parole de toi suffit, et mon serviteur sera guéri ». Une foi « forte, courageuse, qui va de l’avant », avec le « cœur ouvert ». Mais à ce moment, « Jésus fait un pas en avant ». Pour expliquer ce qu’il affirme, le Pape a rappelé un autre épisode évangélique, celui dans lequel « Jésus, à Nazareth, au début de son ministère, était allé à la synagogue et avait dit qu’il avait été envoyé pour libérer les opprimés, les prisonniers, redonner la vue aux aveugles... Inaugurer une année de grâce, c’est-à-dire de pardon, de rapprochement du Seigneur ». C’est-à-dire qu’il indiquait une voie nouvelle, « une voie vers Dieu ». La même chose a lieu avec le paralytique, auquel il ne dit pas simplement : « Sois guéri », mais « tes péchés te sont pardonnés ». Avec cette nouveauté, Jésus a suscité la réaction de ceux qui avaient le cœur fermé ». Qui « acceptaient déjà que Jésus soit un guérisseur », mais qu’il pardonne les péchés, pour eux, était « trop ». Ils pensaient : « Il n’a pas le droit de dire cela, parce que seul Dieu peut pardonner les péchés ». Alors, Jésus répond : « Pourquoi pensez-vous ces choses-là ? Afin que vous pensiez que le Fils de l’homme a le pouvoir — et c’est là le « pas en avant » — de pardonner les péchés. Lève-toi, prends ton grabat et marche ». Jésus commence à parler avec un langage « qui à un certain point, découragera les gens », un langage dur, avec lequel « il parle de manger son corps comme voie de salut ». Un pas en avant qui est proposé également à la foi des chrétiens. Il faut avoir la foi pour comprendre qu’il est venu pour « nous sauver de nos péchés, nous sauver et nous apporter au Père ». C’est cela « le point le plus difficile à comprendre ». Et pas seulement pour les scribes « qui disaient : “Mais celui-ci blasphème ! Seul Dieu peut pardonner les péchés !” ». Certains disciples en, effet, « doutent et s’en vont » quand Jésus se présente « avec une mission plus grande que celle d’un homme, pour donner ce pardon, pour donner la vie, pour recréer l’humanité ». Au point que Jésus lui-même « doit demander à son petit groupe : “Vous aussi vous voulez partir ?”. Le Pape est parti de la question de Jésus pour inviter chacun à se demander : « Comment est ma foi en Jésus Christ ? Est-ce que je crois que Jésus Christ est Dieu, est le Fils de Dieu ? Et cette foi me change-t-elle la vie ? Fait-elle que mon cœur se renouvelle en cette année de grâce, cette année de pardon, cette année de rapprochement au Seigneur ? ». C’est l’invitation à découvrir la qualité de la foi, conscients qu’elle « est un don. Personne “ne mérite” la foi. Personne ne peut l’acheter ». Il faut se demander : « “Ma” foi en Jésus Christ me conduit-elle à l’humiliation ? Je ne dis pas à l’humilité : à l’humiliation, au repentir, à la prière qui demande : « Pardonne-moi, Seigneur » et qui est capable de témoigner : « Tu es Dieu. Tu “peux” pardonner mes péchés ».

 



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