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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 19 avril 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 28 avril 2016)

Orphelins ou disciples

Avec la prière du Notre-Père, Jésus remet à chacun l’acte de paternité : personne n’est orphelin, mais il y a le risque de le devenir en fermant son cœur et en ne se laissant pas attirer par l’amour de Dieu. C’est ce qu’a rappelé François, en suggérant également d’avoir recours à une prière humble, avec l’esprit du fils : « Père, attire-moi vers Jésus ; Père, fais-moi connaître Jésus ». Précisément pour ne pas avoir l’attitude des docteurs de la loi qui, même devant les miracles de Jésus et de sa résurrection, faisaient de tout quitte à nier l’évidence. Pour sa méditation, François est parti du passage de Jean (10, 22-30), proposé par la liturgie. « Jésus se confronte encore une fois aux prêtres, les docteurs de la loi ». Et « eux lui posent la question : “Jusqu’à quand nous laisseras-tu dans l’incertitude ? Si tu es le Christ, dis-le nous clairement” ». Du reste, ces docteurs « revenaient toujours sur le même thème : “Qui es-tu ? Avec quelle autorité fais-tu cela ?” ». L’Évangile nous dit que « Jésus leur répondit : “Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas ; les œuvres que j’accomplis au nom de mon Père, celles-ci témoignent de moi. Mais vous ne croyez pas” ». « Mais vous ne croyez pas », dit donc Jésus aux docteurs de la loi. Et il explique pourquoi : c’est ici que réside également « la nouveauté de ce passage de l’Évangile ». « Vous ne croyez pas parce que vous ne faites pas partie de mes brebis », dit le Seigneur. En substance, quelqu’un pourrait penser que « pour croire, je dois dire “je crois” et j’entre parmi les brebis de Jésus ». Au contraire, « c’est l’inverse : seuls ceux qui font partie des brebis de Jésus peuvent croire ». C’est ce que confirment les paroles rapportées par Jean dans l’Évangile : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle et elles ne seront plus perdues dans l’éternité et personne ne les arrachera de ma main ». Mais « ces brebis ont étudié pour suivre Jésus, et ensuite elles ont cru ? Non ». La réponse définitive est donnée par Dieu lui-même : « Mon Père qui me les a données est plus grand ». C’est précisément « le Père qui donne les brebis au pasteur ; c’est le Père qui attire les cœurs vers Jésus ». C’est le Seigneur qui le confirme clairement : « Personne ne vient à moi s’il n’est pas attiré par le Père ». Et « ces gens, qui sont les brebis de Jésus, sont attirés par le Père, se sont laissés attirer ». « En revanche, ces docteurs de la loi avaient le cœur fermé, ils se sentaient maîtres d’eux-mêmes, mais en réalité, ils étaient orphelins parce qu’ils n’avaient pas de rapport avec le Père ». Nous sommes face au « drame du cœur fermé de ces gens : ils croyaient avoir été créés par eux-mêmes parce qu’ils savaient tout et, pour cette raison, leur cœur était incapable de croire, parce qu’ils ne se laissaient pas attirer par le Père vers Jésus et pour cela, ils ne faisaient pas partie des brebis de Jésus ». C’est pourquoi « pas même devant cette preuve, devant ces témoins qui avaient vu la résurrection ils se sont laissés attirer par le Père vers Jésus ». Pour cela, « ils ne peuvent pas croire, parce que ce ne sont pas brebis de Jésus : ce sont des orphelins », parce qu’« ils ont renié leur Père ». « Jésus nous invite à être ses disciples mais pour l’être, nous devons nous laisser attirer par le Père vers lui ». Et « la prière humble du fils, que nous pouvons faire, est : “Père, attire-moi vers Jésus ; Père, fais-moi connaître Jésus” ». Et « le Père enverra l’Esprit nous ouvrir les cœurs et nous conduira vers Jésus ». En effet, « un chrétien qui ne se laisse pas attirer par le Père vers Jésus est un chrétien qui vit dans des conditions d’orphelin ; et nous, nous avons un Père, nous ne sommes pas orphelins ». En conclusion, François a suggéré de s’adresser « au Père comme nous l’a enseigné Jésus — “Notre Père qui es aux cieux...” — et demandons la grâce d’être attirés vers Jésus ».

 



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