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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi, 6 octobre 2016

( L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°43   du  27 octobre 2016 )

Des vies à moitié

Notre vie est-elle « une vie à moitié »  ? Une vie qui ignore la force de l’Esprit Saint? Ou sommes-nous capables de nous ouvrir à ce « grand don du Père » ? Le fil conducteur de la méditation du Pape a été une réflexion sur l’Esprit Saint suggérée par les lectures du jour : le passage de la Lettre aux Galates (3, 1-5) où, dans les paroles de saint Paul, on trouve une « discussion théologique »  dédiée à l’Esprit, qui est « difficile à suivre »  ; et le passage de l’Évangile de Luc (11, 5-13), dans lequel on rencontre ce que le Saint-Père a défini une « surprise »  : une parabole, dans laquelle Jésus « parle de la prière et dit à la fin : Demandez et il vous sera donné. Il vous sera donné l’Esprit, l’Esprit Saint comme grand don » . C’est précisément de là qu’a découlé la première indication de François, qui a voulu souligner que l’Esprit Saint est « la promesse de Jésus »  au cours de la Dernière Cène et le « grand don du Père » . Un Esprit qui est « également la force de l’Église » . Ce n’est pas un hasard si « alors que l’Esprit n’était pas encore venu et Jésus était monté au ciel, tous étaient enfermés au Cénacle ; ils avaient un peu peur et ne savaient pas quoi faire » . En revanche, « à partir du moment où vient l’Esprit, l’Église s’ouvre, sort, va de l’avant et la parole du Seigneur arrive jusqu’aux extrémités de la terre » . C’est pourquoi, l’Esprit Saint est « le protagoniste de l’Église » , avec lui vient « le courage » . Dans le passage suivant de la méditation s’est ajoutée la provocation faite à tout chrétien : « Comment est notre attitude avec l’Esprit, comment vivons-nous avec l’Esprit? » . Le Pape a suggéré trois réponses possibles. La première rappelle l’attitude qui était celle des Galates auxquels saint Paul parlait. Pourtant, ces Galates, même s’ils avaient cru en Jésus crucifié, « ont entendu ensuite certains théologiens qui leur disaient : “Non! Non! La loi est la loi! Ce qui te justifie est la loi” » . Et ainsi, ils « mettaient Jésus Christ de côté » . En pratique, ils étaient « trop rigides »  et « pour eux ce qui comptait le plus était la loi » . Cet attachement à la loi fait ignorer l’Esprit Saint »  et ne laisse pas « la force de la rédemption du Christ procéder par l’opération de l’Esprit » . C’est la même tentation dans laquelle peut tomber chaque chrétien : celle d’« ignorer l’Esprit Saint » . Il y a ensuite une seconde attitude : celle qui conduit à « attrister »  l’« Esprit Saint. Mais quand cela arrive-t-il? Quand « nous ne le laissons pas nous inspirer, nous conduire dans la vie chrétienne » . Il arrive alors que « nous ne savons pas avec quelle inspiration nous faisons les choses et nous devenons tièdes » . Telle est la « médiocrité chrétienne »  qui apparaît lorsque l’on empêche à l’Esprit de réaliser « la grande œuvre en nous » . Enfin, il y a « la troisième attitude » , qui est celle de « s’ouvrir à l’Esprit Saint et de laisser l’Esprit nous conduire » . C’est ce qui est arrivé aux apôtres qui, le jour de Pentecôte, « ont perdu la peur et se sont ouverts à l’Esprit Saint » . Pour comprendre, pour accueillir les paroles de Jésus, il est nécessaire de s’ouvrir à la force de l’Esprit Saint. Et quand un homme, une femme s’ouvre à l’Esprit Saint, c’est comme un bateau à voile qui se laisse emporter par le vent et va de l’avant, de l’avant et ne s’arrête plus » . Pour vivre pleinement cette réalité, il faut prier. Le Pape a conclu la méditation en suggérant à chacun de se confronter avec ces questions : « Est-ce que j’ignore l’Esprit Saint? »  ; ma vie est-elle une vie à moitié, tiède, qui attriste l’Esprit Saint et ne laisse pas en moi la force d’aller de l’avant » , ou bien « est-ce une prière constante pour s’ouvrir à l’Esprit Saint, afin qu’il me porte de l’avant avec la joie de l’Évangile et qu’il me fasse comprendre la doctrine de Jésus, la vraie doctrine, celle qui n’enchante pas, celle qui ne nous rend pas insensés, mais la vraie » , qui enseigne « la voie du salut? »

 



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