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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi, 11 octobre 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 43  du 27  octobre 2016)

Des personnes culottées

« Religion de l’apparence » ou « chemin de l’humilité »? Le Pape François a indiqué un choix décisif pour la vie de chaque chrétien : même en « faisant le bien », en effet, on peut tomber dans un dangereux malentendu, qui est celui de nous mettre personnellement en avant et non « la rédemption que Jésus nous a donnée ». L’objectif est celui d’affirmer « notre liberté intérieure » en nous montrant au monde comme nous sommes réellement dans notre cœur, sans opérations de « maquillage » extérieur faciles ou astucieuses. La réflexion du Pape est précisément partie du concept de liberté. L’inspiration est venue de la première lecture du jour (Ga 5, 1-6). Voilà le premier enseignement : « Ne jamais perdre la liberté ». Mais quelle liberté? « La liberté chrétienne vient seulement de la grâce de Jésus Christ, non de nos œuvres, non de nos soi-disant “justices”, mais de la justice que le Seigneur Jésus nous a donnée et avec laquelle il nous a recréés ». Une justice « qui vient précisément de la Croix ». C’est sur cet argument qu’insiste également le passage de l’Évangile proposé par la liturgie (Lc, 11, 37-41). On y lit que Jésus réprimande un pharisien, un docteur de la loi. « Ce pharisien invite Jésus à déjeuner et Jésus ne fait pas les ablutions, c’est-à-dire qu’il ne se lave pas les mains » : il n’accomplit donc pas les pratiques « qui étaient des habitudes dans la loi antique ». Face à certaines critiques, le Seigneur affirme : « Vous pharisiens, vous nettoyez l’extérieur du verre et de l’assiette, mais votre intérieur est plein d’avidité et de méchanceté ». Dans un autre passage, ont lit que Jésus, après avoir exhorté à la prière, enseigne également comment on doit faire : « Dans ta chambre, que personne ne te voie, ainsi seul le père te voit ». L’invitation est donc de « ne pas prier pour apparaître », pour se faire voir, comme faisait ce pharisien qui — rapporte toujours l’Évangile — devant l’autel du temple disait : « Dieu, merci, parce que je ne suis pas pécheur ». Ceux qui agissaient ainsi étaient précisément des « personnes culottées » et « elles n’avaient pas honte ». Contre certaines attitudes, il y a la suggestion donnée par Jésus lui-même et que le Pape a ainsi synthétisée : « Quand vous faites du bien et que vous donnez l’aumône ne le faites pas pour être admirés. Que ta main droite ne sache pas ce que fait ta main gauche. Faites-le en cachette. Et quand vous faites pénitence, que vous jeûnez, s’il vous plaît gardez-vous de la mélancolie, ne soyez pas mélancolique pour que tout le monde comprenne que vous faites pénitence ». En substance : ce qui importe « est la liberté que nous a donnée la rédemption, que nous a donnée l’amour, que nous a donnée la re-création du Père ». C’est une liberté intérieure, qui mène à faire « le bien en cachette, sans faire retentir les trompettes » : en effet, « le chemin de la vraie religion est le même chemin que celui de Jésus : l’humilité, l’humiliation ». Face à ce modèle, nous trouvons en revanche l’attitude de ceux que Jésus réprimande : « des gens qui suivent la religion du maquillage : l’apparence, l’apparaître, faire semblant d’être, mais à l’intérieur... ». Pour eux, Jésus utilise « une image très forte : “Vous êtes des sépulcres blanchis, au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de morts et de toute pourriture ». Au contraire, « Jésus nous appelle, nous invite à faire le bien avec humilité ». L’engagement doit être, en revanche, celui de procéder « silencieusement, en faisant le bien, gratuitement comme nous avons reçu gratuitement notre liberté intérieure ».

 

 



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