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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Comme les biscuits de nos grands-mères

Vendredi 14 octobre 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 43  du 27  octobre 2016)

Les chrétiens ne doivent pas être comme les biscuits de nos grands-mères, populairement appelés des « mensonges », précisément parce qu’ils sont beaux et grands à l’extérieur mais vide et sans substance à l’intérieur. C’est donc contre l’hypocrisie, dans toutes ses déclinaisons, que le Pape François a mis en garde en suggérant la voie pour effectuer un examen de conscience précisément sur le niveau d’hypocrisie de chaque croyant. En s’inspirant d’un passage évangélique de Luc (12, 1-7) proclamé pendant la liturgie, François a immédiatement indiqué « un mot que le Seigneur dit a ses disciples :  “levain” ». Dans le passage proposé par la liturgie, « Jésus parle d’un levain qui ne fait pas le Royaume des cieux, d’un mauvais levain ». Et il existe donc deux levains, l’un bon et l’autre mauvais :  « Le levain qui fait croître le Royaume de Dieu et le levain qui fait seulement l’apparence dans le Royaume de Dieu ». Pour expliquer efficacement cette image, François a choisi de faire une confidence personnelle :  « Je me souviens que pour le carnaval, quand nous étions enfants, ma grand-mère nous faisait des biscuits, et c’était une pâte très fine, fine, fine qu’elle faisait. Ensuite, elle la jetait dans l’huile et cette pâte se gonflait, se gonflait et, quand nous commencions à la manger, elle était vide ». En dialecte, ces biscuits s’appelaient des “mensonges”. Et c’était précisément ma grand-mère qui nous en expliquait la raison :  ces biscuits « sont comme les mensonges :  ils semblent grands, mais ils n’ont rien dedans, il n’y a aucune vérité, là ;  il n’y a aucune substance ». Jésus nous met donc en garde :  « Faites attention au mauvais levain, celui des pharisiens ». Et ce levain « est l’hypocrisie ». Mais « qu’est ce mauvais levain, qu’est l’hypocrisie? ». Pour répondre, le Pape a examiné « plusieurs passages de la Bible ». Et ainsi, voilà que « le Seigneur se lamente avec le prophète : “Ce peuple m’invoque avec les lèvres, mais son cœur est loin de moi” ». Car « l’hypocrisie est une division interne, on dit une chose et on en fait une autre : c’est une sorte de schizophrénie spirituelle ». De plus, « l’hypocrite est un simulateur : il semble bon, courtois, mais derrière lui il tient un couteau ». Précisément comme Hérode qui, sentant la peur en lui, « avait reçu les rois mages » avec « courtoisie » et « ensuite, au moment de prendre congé, leur a dit :   “Allez et ensuite revenez et dites-moi où est cet enfant, pour que moi aussi j’aille l’adorer” ». En revanche, il voulait « le tuer ». « L’hypocrite qui a une double face est un simulateur ». Jésus lui-même, « en parlant de ces docteurs de la loi », affirme que ceux-ci « disent et ne font pas ». Dans cette perspective, « pour comprendre ce que Jésus veut nous dire », le Pape a proposé la voie pour effectuer un véritable « examen de conscience sur notre manière d’agir dans la vie, sur notre levain », de manière à ce que « nous puissions être plus libres pour suivre le Seigneur et nous dire toujours la vérité ». C’est pourquoi il est important de se demander : « Comment est-ce que je grandis? Est-ce que je grandis avec le vieux levain qui ne sert à rien? C’est-à-dire : « Avec quel esprit est-ce que je fais les choses? Avec quel esprit est-ce que je prie? Avec quel esprit est-ce que je m’adresse aux autres? Avec l’esprit qui construit ou avec l’esprit qui devient de l’air? ». François a également suggéré de ne jamais se tromper soi-même en disant : « J’ai fait ceci, j’ai fait cela ». Et il a indiqué l’exemple des plus petits : « Avec quelle vérité les enfants se confessent-ils! Les enfants ne disent jamais, jamais, jamais un mensonge dans la confession, jamais ils ne disent des choses abstraites : les enfants sont « concrets quand ils sont devant Dieu et devant les autres, parce qu’ils ont le bon levain ». Et ainsi le Pape a conclu sa méditation en priant le Seigneur qu’il « nous donne, à nous tous, l’Esprit Saint et la grâce de la lucidité de nous demander : « Suis-je une personne loyale et transparente ou suis-je une personne hypocrite? ».



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