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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Le rêve et les déceptions de Dieu

Jeudi 30 mars 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°015 du 13 avril 2017)

«Le rêve et les déceptions de Dieu»: c’est le Pape François lui-même qui a suggéré le titre de la méditation proposée lors de la Messe. «Le passage du livre de l’Exode que nous avons écouté — a-t-il dit au début de l’homélie, en faisant référence à la première lecture (32, 7-14) — peut être appelé “le rêve et les déceptions de Dieu”». Car «Dieu a rêvé et à la fin il a été déçu». «Avec beaucoup de bonté» Dieu «a promis ce peuple à Abraham, déjà âgé, marié avec une femme stérile: “Tu auras un enfant et cet enfant sera ta descendance, nombreuse comme les étoiles”. Et il en a été ainsi». Ensuite, «avec les années, au fil du temps, ce peuple devint esclave en Egypte et le Seigneur alla libérer le peuple». «Mais ce peuple était un peuple difficile». «En chemin vers la terre définitive qu’il voulait lui donner, il fit monter Moïse sur la montagne pour lui donner la Loi». Et «Dieu commence à éprouver une déception: “Descends, va, descends — dit-il à Moïse — parce que ton peuple, et mon peuple, que tu as fait sortir de la terre d’Egypte — que j’ai fait sortir avec ton aide — s’est per verti”». En effet, «le peuple n’a pas eu la patience d’attendre Dieu, d’attendre quarante jours seulement». Et il a même fini par dire: “Et ce Dieu, en somme... créons-nous en un autre”». Alors, a rappelé le Pape, «ils ont fait un veau, là-bas: “Et ce dieu est pour s’amuser, tout au moins pour ne pas s’ennuyer”». Et «ils ont oublié le Dieu qui les a sauvés». Voilà que Dieu, «par l’intermédiaire du prophète, dit au cœur de ce peuple: “Vous êtes toujours en train de chercher un autre dieu”». Car «quand le Seigneur parle, il parle fort, et il dit des choses fortes». A ce moment-là, «il y a la déception de Dieu: l’infidélité du peuple». Et «nous aussi, nous sommes le peuple de Dieu et nous connaissons bien comment est notre cœur; et chaque jour, nous devons redresser notre chemin pour ne pas glisser lentement vers les idoles, vers les fantaisies, vers la mondanité, vers l’infidélité». C’est précisément dans cette perspective que François a suggéré «qu’aujourd’hui cela nous fera du bien de penser au Seigneur déçu: “Dis-moi Seigneur, es-tu déçu par moi?”. Pour quelque chose oui, c’est sûr». Mais il est opportun de «réfléchir et de poser cette question». En ayant la certitude qu’«il a un cœur tendre, un cœur de père; rappelons-nous quand Jésus vit Jérusalem et pleura sur elle: “Jérusalem, Jérusalem, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu!”». Mais ces paroles, le Seigneur les «dit à moi, à toi, à toi, à toi, à toi, à nous tous». Il faut alors se demander: «Dieu pleure-t-il à cause de moi? Dieu est-il déçu par moi? Me suis-je éloigné du Seigneur?” — “Non! Je vais toutes les semaines à la Messe, chaque fois”». Et aussi: «Combien d’idoles ai-je, dont je ne suis pas capable de me débarrasser, qui me rendent esclave?». Ainsi, on peut reconnaître «cette idolâtrie que nous avons à l’intérieur», à cause de laquelle «Dieu pleure pour moi». A la lumière de cet examen de conscience, «pensons aujourd’hui à cette déception de Dieu, qui nous a faits pour l’amour», alors que «nous allons chercher l’amour, le bien-être, le divertissement dans d’autres lieux et pas son amour à lui: nous nous éloignons de ce Dieu qui nous a élevés». Et «il s’agit là d’une pensée de Carême: elle nous fera du bien». Le Pape a conclu sa méditation en proposant une «prière» à réciter «aujourd’hui et demain, tous les jours: “Seigneur, que je ne m’éloigne pas de toi. Aide-moi. Que les idoles me fassent peur et qu’ainsi je puisse te servir et être heureux”: car Dieu veut que nous soyons tous heureux».



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