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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jamais assis

 Jeudi 4 mai 2017

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 021 du 25 mai 2017)

Une Eglise qui «ne reste pas assise», qui «sait écouter» l’«inquiétude des gens» et qui, comme une «mère» engendre ses fils «sans prosélytisme» en témoignant de «la joie d’être chrétiens». Telle est la mission ecclésiale tracée par le Pape François , une mission qui concerne non seulement l’Eglise d’aujourd’hui, mais l’Eglise de tout temps, comme on le perçoit à la lecture des premiers chapitres des Actes des apôtres, proposée par la liturgie en cette période qui suit immédiatement Pâques. Des apôtres qui ont d’abord reçu de Jésus une promesse: «Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde». «Le Seigneur accompagne les apôtres, ne les laisse jamais seuls, même dans les moments les plus sombres. Jamais». Sur cette base débute l’histoire de l’Eglise qui est bien résumée dans les «huit premiers chapitres du Livre des Actes des apôtres». Dans ces premiers chapitres, se retrouvent les épisodes d’Ananie et Sapphire. Dans la liturgie du jour est présenté un passage (Ac 8, 26-40), dans lequel il est question de la «conversion d’un “ministre de l’économie”», un fonctionnaire eunuque de la reine d’Ethiopie, auprès duquel «l’Esprit dit à Philippe d’aller». Le Pape François, en invitant les personnes présentes à le lire en entier, «trois minutes: lisez-le tranquillement. Cela vous fera du bien», s’est arrêté sur «trois mots-clés». Avant tout, il a souligné que «l’Esprit, l’Ange, dit à Philippe: “Lève-toi et va”». Il s’agit, du «signe de l’évangélisation, c’est un signe de l’Eglise». Pour être fidèle au Seigneur, l’Eglise doit toujours être debout et en chemin: «Lève-toi et va». En effet, «une Eglise qui ne se lève pas, qui n’est pas en chemin, tombe malade et finit fermée avec tant de traumatismes psychologiques et spirituels, fermée sur son petit monde de commérages, de choses... fermée, sans horizons». En poursuivant le récit, émerge le deuxième mot. L’Esprit invite Philippe à s’approcher du char du fonctionnaire «qui était un prosélyte juif. Il était venu d’Ethiopie à Jérusalem pour adorer Dieu». Du texte, il apparaît «que son cœur était inquiet parce qu’il lisait les Ecritures pendant qu’il était sur son char». Et l’Esprit dit à Philippe: «Arrête-toi, écoute». Voilà le «deuxième passage»: celui de l’Eglise qui sait écouter, l’Eglise qui sait que dans chaque cœur, il y a une inquiétude: tous les hommes, toutes les femmes ont une inquiétude dans le cœur, bonne ou mauvaise, mais il y a l’inquiétude. Ecoute cette inquiétude». Il faut «bien comprendre où est l’inquiétude». En effet, «nous avons tous une inquiétude en nous» et l’Eglise doit «trouver l’inquiétude des gens». Une dynamique bien racontée dans le passage où l’on lit que le fonctionnaire, approché par Philippe, «a eu l’inspiration de poser une question: “Mais dis-moi, celui-ci, de qui parle-t-il?” — “du prophète”. Et il l’a fait monter sur le char». Philippe «commença à prêcher, à expliquer avec douceur. Et cette inquiétude trouvait une explication qui remplissait l’espérance de ce cœur». Tout cela parce que Philippe s’était approché et l’a écouté». Il y a, enfin, un troisième mot, et c’est la «joie». Le Pape, en reparcourant le passage, a souligné l’évolution de la scène: «Ce ministre écoutait et la foi, l’Esprit, travaillait en lui; le Seigneur était à l’œuvre là. Arrivés près de l’eau, «c’est lui qui a demandé le baptême, parce que l’Esprit avait travaillé dans son cœur». Après avoir baptisé le fonctionnaire, Philippe est conduit par l’Esprit «autre part, à Azote», et l’eunuque, «plein de joie, poursuivit sa route». Voilà le troisième mot: «La joie du chrétien». Et la «joie d’être chrétiens» se vit «également dans les moments sombres ».

 



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