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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

La boussole du pasteur

Vendredi 18 mai 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°024 du 14 juin 2018)

Il y a un passage de l’Evangile de Jean (21, 15-19) dans lequel chaque chrétien, mais surtout les pasteurs de l’Eglise, en regardant Pierre, peuvent comprendre beaucoup de chose sur leur propre identité. C’est la «boussole de chaque pasteur». C’est un passage intime, profond, où à travers un jeu de regards et de paroles entre Jésus et l’apôtre, et grâce à l’aide précieuse de la «mémoire», on arrive à tracer avec clarté le sens d’une vie et d’une mission. C’est le passage où «les disciples étaient en mer» et Jean reconnaît Jésus sur la rive: Pierre, «“émotif” comme il l’était, mit ses vêtements et se jeta à la mer, pour aller trouver le Seigneur avec cette force typique qui est la sienne». Le passage se trouve à la fin de l’évangile de Jean, où l’on rend compte du «dernier dialogue de Pierre avec le Seigneur». Un dialogue intense, durant lequel «Pierre revient en mémoire aux dialogues qu’il avait eus avec le Seigneur. C’est le moment de la mémoire de Pierre».

Le Pape a imaginé un flux de mémoire qui, en ces instants, a troublé le cœur de l’apôtre, comme une série de photographies qui ont rapidement fait revivre à Pierre les années passées aux côtés de Jésus. Il a rappelé «la première fois, quand le Seigneur change son nom», quand la faiblesse de Pierre «voulait épargner le Seigneur, la douleur de la patience...» Et Jésus le reprend: «Arrière, Satan». De beaux moments comme celui de la transfiguration, et des moments douloureux, comme lorsque Jésus lui dit: «Avant le chant du coq tu m’auras renié».

C’est «le moment de cette mémoire condensée de Pierre devant le Seigneur». Un moment qui peut enseigner quelque chose à chaque chrétien: «Le Seigneur veut que nous fassions tous mémoire de notre chemin avec lui. Peut-être est-ce le jour pour le faire».

A un moment aussi décisif, «que dit Pierre au Seigneur? Trois choses: “Aime-moi, pais et prépare-toi”». Tout d’abord, «aime-moi plus que les autres, aime-moi comme tu peux, mais aime-moi». «Aime-moi». Et ensuite: «“Pais”. Tu es pasteur, pais. N’emploie pas ton temps à autre chose. “Pais”. Tu es appelé à paître, ton identité est d’être pasteur».

La troisième indication: «Prépare-toi à cet anéantissement dans la vie. On te conduira sur la route des humiliations, peut-être sur la route du martyre». Prépare-toi à la croix quand on te conduit là où tu ne veux pas».

Trois simples concepts, qui sont «la feuille de route d’un pasteur, la boussole pour ne pas se perdre»: aimer et se laisser aimer par le Seigneur, veiller sur le troupeau «jour et nuit», se préparer car «la croix arrivera jusqu’à toi; nous ne savons pas si elle sera intérieure ou extérieure, mais elle arrivera, comme au Seigneur».

Un enseignement clair et simple, mais il y a encore autre chose». Pierre «tombe dans une autre tentation: regarder dans la vie d’autrui, mettre son nez dans la vie des autres».

Il reste trois enseignements fondamentaux: «aimer, paître et se préparer à la croix». Ces trois aspects «sont le “suis-moi”; Jésus veut que les pasteurs le suivent ainsi: en aimant, en paissant et en se préparant à la croix».

 



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