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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mémoire et espérance

Jeudi 7 juin 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°025 du 21 juin 2018)

C’est entre «mémoire et espérance» que nous pouvons «rencontrer Jésus». Et le Pape a suggéré trois conseils pratiques pour ne pas être des «chrétiens sans mémoire» et donc incapables de donner «du sel à la vie»: se rappeler des premières rencontres avec le Seigneur, de qui nous a transmis la foi — en commençant par les parents et les grands-parents — et de la loi de Dieu. C’est sur ces indications à «revenir en arrière pour aller de l’avant » que le Pape a centré la Messe.

Il a souligné que «dans la première lecture, Paul attire l’attention de Timothée sur la mémoire: “Mon fils, souviens-toi de Jésus Christ”». Et, toujours en se référant à la deuxième lettre de Paul à Timothée (2, 8-15), le Pape a également souligné que l’apôtre, «plus loin», relance en écrivant: «Tout cela, rappelle-le».

«La mémoire chrétienne est comme le sel de la vie: sans mémoire, nous ne pouvons pas aller de l’avant». Au point que «quand nous trouvons des chrétiens “sans mémoire”, nous voyons immédiatement qu’ils ont perdu le goût de la vie chrétienne et sont finis», en étant «des personnes qui accomplissent les commandements mais sans la mystique, sans rencontrer Jésus”». Au contraire, «nous devons rencontrer Jésus dans notre vie».

«Trois situations me sont venues à l’esprit, dans lesquelles nous pouvons rencontrer Jésus», a confié le Pape, en les indiquant: «Dans les premiers moments, c’est ainsi que je les appelle; chez nos chefs, chez nos ancêtres; et dans la loi».

«Souviens-toi de Jésus Christ dans les premiers moments», est donc la première indication. Et «la lettre aux Hébreux est claire à ce sujet: “Rappelez-vous ces premiers jours, après votre conversion”», un moment où «vous étiez si pleins de ferveur», fervents.

Du reste, «chacun de nous a des temps de rencontre avec Jésus». Et «dans notre vie, il y a un, deux, trois moments dans lesquels Jésus s’est approché, s’est manifesté». Et il est important «de ne pas oublier ces moments: nous devons revenir en arrière et les retrouver, parce que ce sont des moments d’inspiration, où nous rencontrons Jésus Christ». Chacun de nous a des moments ainsi, quand il a rencontré Jésus Christ, quand il a changé de vie, quand le Seigneur lui a fait voir sa vocation, quand le Seigneur lui a rendu visite à un moment difficile».

Et «nous, dans le cœur, nous avons ces moments: cherchons-les, contemplons ces moments»: «ils sont la source du chemin chrétien, la source qui me donnera les forces». C’est pourquoi il est important «de revenir toujours à ces moments pour reprendre force et pouvoir aller de l’avant».

La deuxième situation pour la «rencontre avec Jésus» est la «mémoire de nos ancêtres». Et «la lettre aux Hébreux est claire sur cela: “Souviens-toi de vos chefs, ceux qui vous ont transmis la foi”, ceux qui m’ont transmis la foi».

Nous pouvons assurément recevoir la foi également de ceux «qui sont le plus proches de nous: ta mère, ton père, ta grand-mère, ceux qui nous ont donné la foi». Avec la conscience que «toujours, quand l’eau de la vie devient un peu trouble, il est important d’aller à la source et de trouver dans la source la force d’aller de l’avant».

«Nous pouvons nous demander: est-ce que je me souviens de nos chefs, de nos ancêtres; est-ce que je suis un homme, une femme avec des racines ou est-ce que j’ai perdu mes racines? Est-ce que je vis uniquement dans le présent?». Il est opportun «de demander immédiatement la grâce de revenir aux racines, aux personnes qui nous ont donné la foi».

«Le troisième point pour se remémorer est la loi». Et, se référant au passage évangélique de Marc 12, 28-34, le Pape a expliqué que «Jésus rappelle la loi», en répétant clairement que «le premier commandement est: “Ecoute, Israël! Le Seigneur notre Dieu”». Et «la loi est un geste d’amour qu’a fait le Seigneur avec nous parce qu’il nous a indiqué la voie, il nous a dit: “Sur cette voie, tu ne te tromperas pas”». Voilà la valeur de «se rappeler de la loi: la loi d’amour, la loi que le Seigneur a placée dans nos cœurs». Dans ce sens, il a suggéré de se demander si «je suis fidèle à la loi?». «La mémoire n’est pas seulement revenir en arrière», mais «c’est revenir en arrière pour aller de l’avant». En effet, «mémoire et espérance vont de pair: la mémoire chrétienne va sur l’espérance et l’espérance va sur la mémoire». «Chacun de nous peut prendre quelques minutes aujourd’hui pour se demander comment va ma mémoire, la mémoire des moments où j’ai rencontré le Seigneur; la mémoire de mes ancêtres; la mémoire de la loi». Et se demander également «comment va mon espérance, en quoi est-ce que j’espère». En souhaitant «que le Seigneur nous aide dans ce travail de mémoire et d’espérance».

 

 



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