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DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
AUX OPÉRATEURS ET AUX ARTISTES DE LA RADIO
ET DE LA TÉLÉVISION PARTICIPANT AU «PRIX ITALIA»

Jeudi, 23 septembre 1993

 

Mesdames, Messieurs,

1. C’est avec plaisir que je vous accueille ici, vous qui êtes venus de nombreux pays pour la XLVIème édition du prestigieux « Prix Italia ». Je voudrais d’abord remercier votre Secrétaire général, Monsieur Piergiorgio Branzi, pour les paroles courtoises qu’il vient de m’adresser en votre nom à tous. J’aimerais aussi saluer les personnalités éminentes du monde de la culture, les représentants de l’Union européenne de Radio-Télévision, et spécialement, parmi eux, les dirigeants de la RAI, l’organisme du service public italien de radio-télévision qui a le grand mérite de promouvoir une institution culturelle depuis bientôt un demi-siècle d’activité.

Le « Prix Italia », en effet, a été fondé à Capri en 1948, avec la participation de 14 organismes, pour récompenser d’une des productions radiophoniques mises en compétition. En 1957, le concours s’est étendu à la télévision. Désormais les adhérents sont au nombre de 60, appartenant à 38 pays. L’objectif principal du « Prix Italia », comme le dit l’article premier de vos statuts, est « de promouvoir l’excellence de la qualité de la production radiophonique ou télévisuelle » et, en outre, « de susciter l’étude, la discussion et la connaissance des problèmes culturels et des problèmes de création liés à ces deux moyens d’expression ».

Que ces intentions aient été honorées, on le constate aisément de par la richesse des œuvres radiophoniques et télévisuelles présentées au concours tout au long de ces années et de par la qualité de leurs auteurs dans les divers domaines de la musique, du documentaire ou de la fiction, représentant la fine fleur de la création artistique internationale.

On ne saurait oublier non plus, parmi les mérites du « Prix Italia », l’impulsion qu’il donne à l’échange d’expériences entre les professionnels de la radio et de la télévision, ainsi que l’appui qu’il apporte à une meilleure connaissance des richesses culturelles et naturelles de l’Italie, grâce au déplacement régulier de la manifestation d’une ville d’art à une autre, d’un bout à l’autre de la péninsule.

2. Vous me permettrez donc de vous exprimer ma satisfaction pour les efforts que vous déployez afin de développer les meilleures possibilités de la radiophonie et de la télévision. Soumis à des conditions technologiques, économiques et bien souvent politiques, les créateurs de programmes radiophoniques et télévisuels paraissent parfois résignés à se conformer à ce qu’on appelle les lois du marché. Il est difficile de trouver une expression moins appropriée pour définir le cadre dans lequel doit se développer une œuvre aussi hautement culturelle que la communication radiophonique et télévisuelle.

L’Église a pu donner parfois l’impression de n’être pas assez sensible aux difficultés concrètes que vous rencontrez dans vos activités. Elle paraîtrait s’en tenir à montrer les dangers et les méfaits qu’un usage irresponsable d’instruments si puissants peut entraîner dans les consciences des individus – surtout de ceux qui sont sans défense – et dans l’ensemble de la société. Il est vrai que l’Eglise joue ce rôle, car elle a le souci de l’homme. C’est son devoir, et elle ne peut y renoncer. Ses interventions, il faut le dire, ne sont pas toujours accueillies en fonction de leur véritable sens.

3. But precisely because the Church is deeply concerned for man and his needs, including those needs which remain unexpressed, she desires to direct the attention of those working in communications to ideals which are at once more lofty and more worthy of man. The Church appreciates the tremendous possibilities offered by the communications media, but she is not convinced that they have to be used as poorly as they sometimes are. For this reason she encourages all efforts to improve not only the technical and artistic quality of radio and television production, but also, and more importantly, its human quality.

The Church appeals to the consciences of individuals employed in social communications and likewise to government leaders and all those to whom radio and television programmes are directed. She asks them to make every effort to demand higher quality radio and television programmes. Audiences should not be seen as simply the passive recipients of a flood of messages which claim to serve them but which all too often tend to manipulate and exploit.

4. Ladies and Gentlemen: I wish to conclude our meeting with a word of encouragement and hope. I urge you, as I have often urged others: "Do not be afraid". Do not give up, do not accept the laws of the market-place as the only ones that count, do not call realism what is at times nothing more than a surrender. You have marvellous tools at your disposal. Certainly you are not allpowerful, but you do have talents and good will, as your commitment and your achievements demonstrate. Do not lose hope. There is an irresistible attraction in what is good and beautiful. There is someone watching over man’s destiny.

As I invoke God’s blessings upon your work, I would like to repeat the words which I spoke two years ago to your colleagues in the European Broadcasting Union gathered in the Vatican to celebrate their Fortysecond General Assembly, on the occasion of the sixtieth anniversary of the foundation of Vatican Radio: "I wish to encourage you in your daily work. I realize that it is difficult and complex. But I also realize the enormous good that you can do. By upholding a lofty ideal of the human person, you can be extremely effective in building a civilization truly worthy of man".

 

© Copyright 1993 - Libreria Editrice Vaticana

 



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