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DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
À S.E. M. N'TJI LAÏCO TRAORE,
NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE
DU MALI PRÈS LE SAINT-S
IÈGE*

Jeudi 12 décembre 1996

 

Monsieur l'Ambassadeur,

C'est avec plaisir que j'accueille Votre Excellence au Vatican à l'occasion de la présentation des Lettres qui l'accréditent comme l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Mali près le Saint-Siège.

J'ai été très sensible aux paroles courtoises que vous m'avez adressées et je vous en remercie vivement. Je vous sais gré, tout particulièrement, de m'avoir transmis les salutations de Son Excellence Monsieur Alpha Oumar Konaré, Président de la République du Mali, que j'ai eu l'occasion d'accueillir ici au Vatican le 15 novembre dernier. Par votre entremise, il m'est agréable de lui renouveler les vœux chaleureux que je forme pour sa personne et pour l'accomplissement de sa haute charge au service du peuple malien. Je salue également les membres du Gouvernement et j'invoque l'aide de Dieu sur les responsables de la nation et sur tous vos concitoyens.

Dans votre allocution, vous avez rappelé l'œuvre du Siège Apostolique en faveur de la paix entre les nations et pour le développement des peuples dans une solidarité active. De fait, l'Église catholique, agissant selon l'esprit du Christ, souhaite collaborer avec tous les hommes de bonne volonté à réduire les fractures qui conduisent à de graves hostilités entre les nations ou entre les groupes humains. Elle désire ainsi contribuer à l'édification d'une société humaine fraternelle et solidaire. La création de la Fondation pour le Sahel a voulu être un signe de la préoccupation constante du Saint-Siège pour les peuples les plus défavorisés, et de son engagement à susciter des actes concrets d'entraide, tout particulièrement dans cette région de l'Afrique.

Il m'a été agréable de connaître les efforts engagés par votre pays sur les difficiles chemins de la démocratie et du développement. Je souhaite que les idéaux de paix, de fraternité, de compréhension mutuelle et de respect de la spécificité de toutes les communautés humaines et religieuses qui composent la nation, continuent à inspirer toujours plus ceux qui ont la charge de conduire les destinées du peuple malien.

La situation de pauvreté dont souffrent tant de personnes, sous de multiples formes, est un défi moral permanent pour les États et pour l'ensemble de la famille humaine dans la réalisation d'une société vraiment conforme aux aspirations légitimes des hommes. Dans le message que j'ai adressé à l'Église pour la journée mondiale des migrantes et des réfugiés, que vous avez eu l'amabilité d'évoquer, j'émets le vœu que soit portée une attention particulière aux personnes qui vivent dans des conditions précaires, à celles qui sont contraintes de chercher de quoi vivre en dehors de leur pays, ou encore à celles qui ne peuvent rejoindre le sol national, menant la condition difficile des réfugiés. Ces causes nobles devraient susciter chez les responsables des nations et dans l'opinion publique un intérêt et un engagement plus grands afin que chaque personne et chaque groupe humain puissent vivre dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux.

Votre présence en ces lieux, Monsieur l'Ambassadeur, est le signe que le Mali considère les valeurs spirituelles et religieuses comme profondément nécessaires pour le développement intégral de l'homme et de la société. Les liens entre le Mali et le Siège apostolique ne peuvent que s'en trouver renforcés.

Vous me permettrez, Monsieur l'Ambassadeur, de saluer avec affection, par votre intermédiaire, la communauté catholique malienne. Au début de cette année, j'ai eu la joie d'accueillir ici-même les membres de la Conférence épiscopale du Mali pour leur visite ad limina. Cette rencontre a été pour moi l'occasion d'être une nouvelle fois proche de vos compatriotes. J'ai constaté avec satisfaction que l'Église jouit de l'estime de la population et de ses gouvernants et que les relations entre la communauté catholique et les croyants de l'Islam sont faites, le plus souvent, de convivialité et d'estime réciproque. Je sais que l'Église peut compter sur la bienveillance des autorités de votre pays pour promouvoir ses œuvres sociales et ses institutions d'éducation qui se veulent au service de la jeunesse et des familles, sans distinction d'origine ou de religion.

Stimulés par leur foi chrétienne, les catholiques veulent répandre au milieu de leurs frères et de leurs sœurs les valeurs de fraternité et de justice dans le respect des convictions de chacun. Je les encourage à continuer à travailler ardemment au développement de leur patrie, avec tous leurs compatriotes qui se rattachent à une autre confession religieuse, musulmans et adeptes de la religion traditionnelle.

Au moment où commence votre mission, je vous offre mes vœux les meilleurs, pour la noble tâche qui vous attend. Je vous assure que vous trouverez toujours ici un accueil attentif et une compréhension cordiale auprès de mes collaborateurs.

Sur Votre Excellence, sur Monsieur le Président de la République du Mali, sur le peuple malien et sur ses dirigeants, j'invoque de grand cœur l'abondance des Bénédictions du Très-Haut.


*Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. XIX, 2 p.987-989.

L'Osservatore Romano 13.12. 1996 p.8.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française 1997 n.2 p.5, 8.

 

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