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DISCOURS DU PAPE JEAN PAUL II
AU NOUVEL AMBASSADEUR DE JAMAÏQUE
PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION
DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE*

Vendredi 13 décembre 2002

 

Votre Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Jamaïque près le Saint-Siège. Je me rappelle avec gratitude de l'accueil chaleureux que j'ai reçu de la part du gouvernement et du peuple de votre pays, au cours de ma visite apostolique en 1993, et je vous prie de bien vouloir transmettre mes salutations et mes meilleurs voeux au Gouverneur général, au Premier ministre et à vos concitoyens. Je vous prie de les assurer de mes prières pour la paix et le bien-être de la nation.

Vous êtes tout à fait consciente que la mission de l'Eglise dans le monde est éminemment spirituelle et donc distinc-te de l'ordre politique. Toutefois, l'Eglise offre à la société civile la contribution de son enseignement, son expérience bi-millénaire du pèlerinage de l'humanité à travers l'histoire et ses différentes formes de service à la famille humaine. Elle sait que la société ne se développera de façon pacifique et prospère que dans la mesure où elle reflète l'ordre moral établi par Dieu, le créateur, qui, de la plénitude de son amour, cherche à attirer tous les hommes et toutes les femmes dans la plénitude de sa vie. C'est pour cette raison que le Saint-Siège parle avec tant d'insistance à la Communauté internationale du devoir de respecter la dignité humaine et de l'importance fondamentale de soutenir la famille humaine en tant que cellule fondamentale de la société.

Le fléau des maladies sociales destructrices, présent dans de nombreuses sociétés, qui mine les valeurs morales et menace la vie de la famille, représente une grande tragédie de notre temps. Le trafic de la drogue, la violence des gangs, les atteintes au droit et à l'ordre, l'oppression des femmes et des enfants font partie de la "culture de la mort", que les institutions sociales doivent chercher à dépasser ensemble avec assiduité. Votre Excellence, je note avec satisfaction que vous avez fait référence à la priorité principale de votre gouvernement, qui consiste à atteindre la réconciliation et l'unité nationale à travers la promotion de valeurs et d'attitudes saines. De tels objectifs dépendent de la capacité de tous les membres de la société à sentir qu'ils ont des intérêts dans leur communauté nationale et qu'ils peuvent contribuer à son progrès. Pour sa part, en proclamant l'Evangile de la vie reçu de son Seigneur, l'Eglise catholique désire ardemment promouvoir parmi tous les peuples, et en particulier parmi les jeunes, la culture de la vérité et de l'amour qui conduit à la véritable liberté et au bonheur.

Au cours de ma visite à Kingston, j'ai encouragé le peuple jamaïcain à laisser l'Evangile transformer sa vie et la société. L'avenir de la société, ai-je souligné, est essentiellement lié à la force de ses familles, et il est indispen-sable que chaque personne de bonne volonté s'engage à sauver et à promouvoir la famille en tant qu'instrument le plus efficace pour humaniser et personnaliser la société. La dignité de chaque personne accordée par Dieu se réalise et est vécue principalement au sein de la famille. Lorsque cette dignité est exprimée à travers des principes d'égalité, de justice et de respect pour le bien commun, le renouveau de la société est garanti. La famille étant l'institution la plus influente dans l'éducation des jeunes, l'Etat doit soutenir et encourager de façon appropriée le rôle de la famille en tant que première enseignante des valeurs morales et civiles.

Comme Votre Excellence l'a aimablement souligné, l'Eglise catholique qui est en Jamaïque est activement engagée dans le développement spirituel et intellectuel des jeunes, en particulier à travers ses Centres éducatifs à divers niveaux. Il s'agit d'un domaine dans lequel il existe d'importantes possibilités de coopération entre l'Etat et d'autres organismes religieux et sociaux s'efforçant de soutenir les parents dans leur rôle en tant que principaux éducateurs de leurs enfants. En matière de justice distributive, l'Etat a un rôle de soutien et devrait reconnaître l'éducation des jeunes comme l'un des objectifs principaux et un domaine d'importance vitale pour l'avenir de la nation. L'Eglise qui est en Jamaïque continuera de faire tout ce qu'elle peut pour assurer la qualité de son travail éducatif, qui ne se limite pas à transmettre un savoir, mais qui s'étend à tout ce qui aide une personne jeune à devenir un être humain mûr et responsable, un citoyen compétent et honnête.

Votre Excellence, au cours de votre fonction en tant que représentant de votre pays près le Saint-Siège, les divers bureaux de la Curie Romaine feront tout leur possible pour vous assister dans l'accomplissement de votre mission. Je vous offre mes meilleurs voeux pour le succès de vos efforts visant à renforcer plus encore les bonnes relations qui existent déjà entre la Jamaïque et le Saint-Siège. Sur vous et sur vos concitoyens, j'invoque une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.



* L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.53 p.4, 5.

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