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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
A LA Xème SESSION DU MARCHÉ INTERNATIONAL DU FILM

Vendredi 23 octobre 1964

    

Chers Messieurs,

Nous sommes très touché qu’à l’occasion de la dixième session du marché international du film, du film télévisé, et du documentaire, vous ayez voulu venir Nous rendre visite au Vatican, où Nous sommes heureux de vous souhaiter la bienvenue. Et tout d’abord Nous saluons le dévoué secrétaire de la foire de Milan, promoteur d’innombrables initiatives; Nous connaissons et apprécions ses multiples activités, spécialement depuis Notre séjour dans la métropole lombarde. Puis le président bien connu de l’association nationale des industries cinématographiques et apparentées, et le délégué du bureau international du cinéma. Et enfin, c’est à vous tous, distingués représentants du bureau international du cinéma, de l’union internationale d’exploitation cinématographique, que s’adresse Notre cordial souhait de bon accueil, et à travers vos personnes, aux organismes et aux pays que vous représentez.

Vous êtes tous, les uns et les autres, au service de cette nouvelle manifestation de l’esprit moderne, art aussi bien qu’industrie, qu’est le cinéma. Le cinéma est désormais un fait qui a pris des proportions gigantesques, et qui imprègne la vie dans ses multiples manifestations récréatives, culturelles, pédagogiques, artistiques, morales, etc. L’Eglise, vous le savez, s’intéresse de près à cette activité multiforme. Les Papes Pie XI, Pie XII et Jean XXIII, et Nous-même. à leur suite, n’avons pas manqué de noter la place que le cinéma occupe dans le monde actuel, et de souligner toutes les conséquences de cet état de choses. Le Concile œcuménique lui-même a tenu à établir un document solennel consacré aux techniques des communications sociales, parmi lesquelles le cinéma occupe une place de choix, et Nous avons eu plaisir à le promulguer. C’est vous dire que le cinéma, loin d’être étranger à l’Eglise, est reconnu par elle dans son originalité propre.

Votre activité, chers Messieurs, est consacrée au marché du cinéma; son importance résulte de l’extraordinaire diffusion des films à travers le monde et quiconque est témoin de l’ampleur de ce phénomène ne peut rester insensible à ses répercussions sur la vie de nos contemporains. Nul n’ignore qu’un film ne peut être réalisé qu’avec des moyens financiers considérables. Et un producteur ne se risquera à subventionner une oeuvre, que s’il est moralement assuré d’une vaste diffusion de celle-ci. C’est là qu’est grande l’influence des distributeurs; leur responsabilité est directement engagée quant à la valeur, esthétique et morale, des réalisations. Il est bien clair en effet qu’aucun producteur de film ne se hasarderait dans des entreprises dont il saurait à coup sûr qu’elles ne seraient pas reçues dans le public, lorsque le marché du cinéma se refuserait - à bon droit d’ailleurs - à véhiculer des pellicules qui ne manifestent que mépris pour les valeurs les plus sacrées de la personne et de la famille.

Chers Messieurs, Nous n’avons pas besoin d’insister. Nous voulions simplement vous dire que vos responsabilités sont grandes; que vos décisions sont lourdes de conséquences pour l’élévation - ou l’abaissement - du niveau culturel et moral de l’humanité, et qu’elles ont de graves répercussions sur les familles, et en particulier sur les jeunes.

Nous sommes sûr que vous Nous avez compris, et que vous aurez toujours plus à coeur d’être fidèles à ces exigences de votre noble activité. C’est dans ces sentiments que bien volontiers Nous appelons sur vous et les vôtres l’abondance des divines grâces, en gage desquelles Nous vous accordons Notre paternelle Bénédiction Apostolique.

           



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