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DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE X
À UN PÈLERINAGE FRANÇAIS
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Soyez les bienvenus, très chers fils, qui venez, pour la 14ème fois, vénérer le tombeau des Apôtres, et réconforter par votre présence le successeur de Pierre.

Nous vous remercions, Monseigneur, d'avoir bien voulu vous mettre à la tête de ce pèlerinage et de Nous avoir exprimé en termes si nobles les sentiments qui animent les catholiques de France.

Nous ne pouvons vous dire, chers pèlerins, combien Nous est agréable l'hommage de votre fidélité et de votre dévouement. Cette fidélité et ce dévouement, vous les manifestez non seulement par des paroles, mais par des actes: vous tenez compte, même au prix de sacrifices considérables, des recommandations de Notre vénéré Prédécesseur, qui désirait voir tous les ans au Vatican les représentants de la France du travail.

Nous sommes heureux que vous mettiez en pratique, dans l'action populaire chrétienne, les enseignements du Saint Siège Apostolique, qui sont ceux-là mêmes de l'Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ. Notre satisfaction s'accroît encore de ce que vous prenez pour base de toutes vos œuvres, comme on Nous assure, la sainte crainte de Dieu, l'observation de sa loi divine, la pratique des vertus chrétiennes et la fréquentation des Sacrements. — Soyez-en bien persuadés, très chers fils: si ce n'est pas le Seigneur qui bâtit la maison, c'est en vain que travaillent ceux qui mettent pierre sur pierre pour l'édifier; si ce n'est pas le Seigneur qui garde là cité, c'est en vain que les soldats veillent pour la défendre contre les menaces de l'ennemi, et tout travail est inutile sans la bénédiction de Dieu.

Descendants de ces fils de la France qui furent fidèles à l'Eglise, dévoués sans réserve à la Chaire de Pierre, toujours prêts à défendre et à propager le vrai et le bien, ne soyez pas des héritiers dégénérés. A travers les difficultés et les sacrifices que surtout aujourd'hui vous devez affronter, soyez toujours généreux, dans la certitude que de la sorte vous travaillez non seulement à votre propre bonheur, mais encore à la prospérité de votre patrie.

L'histoire, en effet, est là pour le prouver: les époques où la France atteignit les splendeurs de la gloire, où elle répandit sur ses enfants avec les joies si pures de la paix, les avantages de la plus réelle prospérité, ont été celles où elle écoutait les conseils salutaires de l'Eglise. A l'ombre de cette bannière, qui la menait à la victoire, elle méritait le titre glorieux de fille ainée de l'Eglise, et elle exerçait à travers le monde entier les bienfaits de son influence. L'Eglise fut toujours heureuse d'applaudir amoureusement à cette gloire. Faut-il vous le répéter, très chers fils? Cet amour du Saint Siège pour votre pays, il est toujours, et malgré tout, vivant dans Notre cœur. Et si elle est nécessaire, Nous accepterons encore la souffrance pour assurer le bien et la grandeur de votre patrie.

Instruits par les leçons du passé, éclairés sur les dangers du présent, vous inspirant surtout des préceptes de votre foi, tenez -vous toujours plus étroitement attachés à l'Eglise et au Siège Apostolique, sûrs d'arriver ainsi à la véritable prospérité. — C'est par ce moyen que vous ferez descendre sur votre patrie les bénédictions du Ciel, et que vous hâterez le retour de jours moins tristes et moins agités.

Dans cette espérance, et comme gage de Notre affection, Nous accordons de tout cœur à vos vénérés Evêques, à votre clergé, à vous-mêmes, à vos familles, à vos œuvres et à toute la France, la bénédiction Apostolique.

 

PIUS PP. X


*AAS, vol. XXXVII (1904-05), pp. 150-154.



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