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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 10 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 24 du 13 juin 2013)

Portes ouvertes à la consolation

Pourquoi y a-t-il des personnes qui ont le cœur fermé au salut ? C’est sur cette interrogation que le Pape François a centré son homélie du lundi 10 juin. Une question qui trouve une réponse et une explication dans la peur, parce que, a expliqué le Pape, le salut nous fait peur. C’est une attraction qui déchaîne les craintes les plus secrètes dans notre cœur. « Nous avons besoin » du salut, mais dans le même temps nous en « avons peur », parce que, a dit le Saint-Père, « quand le Seigneur vient pour nous sauver, nous devons tout donner » et dès lors « c’est lui qui commande ; c’est de cela dont nous avons peur ». Les hommes en effet veulent « commander », ils veulent être « les chefs » d’eux-mêmes. Et ainsi « le salut n’arrive pas, la consolation de l’Esprit n’arrive pas ». Dans la liturgie du jour, le passage de l’Évangile de Matthieu (5, 1-12) sur les Béatitudes a offert au Pape l’occasion pour une réflexion sur la relation entre salut et liberté. Seul le salut qui arrive avec la consolation de l’Esprit, a-t-il affirmé, nous rend libres : c’est « la liberté qui naît du Saint-Esprit qui nous sauve, qui nous console, qui nous donne la vie ». Mais pour comprendre pleinement les Béatitudes et ce que signifie « être pauvres, être doux, être miséricordieux » — toutes choses qui « ne semblent pas » nous « porter au succès » — il faut garder « le cœur ouvert » et avoir bien goûté cette consolation du Saint-Esprit qu’est le salut ». Les Béatitudes, du reste, sont « la loi de ceux qui ont été sauvés » et ont ouvert leur cœur au salut. « Cela, a-t-il ajouté, est la loi des libres, avec cette liberté du Saint-Esprit ». Nous pouvons « régler la vie, l’organiser sur une liste de commandements ou de procédures », mais c’est une opération purement humaine, a averti le Pape François. « C’est quelque chose de limité et à la fin cela ne nous apporte pas le salut », puisque seul un « cœur ouvert » peut le faire. Ce n’est pas un hasard si le début de la seconde lettre de saint Paul aux Corinthiens (1, 1-7) dans la liturgie du jour parle à « neuf reprises de consolation ». Que signifie consolation ? Pour le Pape François elle « est la présence de Dieu dans notre cœur. Mais pour que le Seigneur soit dans notre cœur, il est nécessaire d’ouvrir la porte ». L’homme court souvent le risque de chercher à « négocier », de prendre ce qui l’arrange, « un peu ici, un peu là ». C’est comme « faire une salade de fruit: un peu de Saint-Esprit et un peu d’esprit du monde ». Mais avec Dieu il n’y a pas de demi-mesures : on choisit « une chose ou l’autre ». En effet, a répété le Pape, le « Seigneur le dit clairement: on ne peut pas servir deux maîtres. Ou l’on sert le Seigneur ou l’on sert l’esprit du monde. On ne peut pas tout mélanger ».

 



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