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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 11 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 25 du 20 juin 2013)

Les signes de la gratuité

Pauvreté et louange à Dieu: tels sont les deux critères principaux de la mission de l’Église, les « signes » qui révèlent au peuple de Dieu si « un apôtre vit la gratuité ». Le Pape François les a indiqués au cours de la Messe du mardi 11 juin, dans la Domus Sanctae Marthae. La réflexion du Pontife, s’appuyant comme de coutume sur les lectures du jour, s’est entièrement concentrée sur le thème de la gratuité. Car, a-t-il expliqué, « la prédication évangélique naît de la gratuité, de l’émerveillement du salut qui vient ; et ce que j’ai reçu gratuitement, je le donnerai gratuitement ». La phrase clé des consignes du Christ à ses apôtres est précisément : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » : des paroles dans lesquelles figurent toute « la gratuité du salut ». Parce que « nous ne pouvons pas prêcher, annoncer le Royaume de Dieu, a expliqué le Pape, sans cette certitude intérieure que tout est gratuit, tout est grâce ». C’est ce qu’affirmait saint Augustin :Quaere causam et non invenies nisi gratiam. Lorsque nous agissons sans laisser de place à la grâce, a affirmé François, alors « l’Évangile n’a pas d’efficacité ». Dès les origines, il y a eu dans la communauté chrétienne la « tentation de chercher la force ailleurs que dans la gratuité ». Mais notre unique « force est la gratuité de l’Évangile », a répété le Saint-Père, en mettant en garde surtout contre le risque que l’annonce puisse sembler prosélytisme : « cette voie, a-t-il assuré, ne mène » nulle part. Et il a cité à ce propos son prédécesseur Benoît XVI, selon lequel « l’Église ne croît pas grâce au prosélytisme », mais « grâce à l’attraction ». Car, a ajouté le Pape François, « le Seigneur nous a envoyés pour annoncer, pas pour faire du prosélytisme. Et la force d’attraction doit venir du témoignage de ceux qui annoncent la gratuité du salut. « Tout est grâce », a-t-il répété. Et parmi les nombreux signes de cette gratuité, il a identifié en particulier la pauvreté et la louange à Dieu. En ce qui concerne ce premier signe, il a expliqué que l’annonce de l’Évangile doit passer par la voie de la pauvreté, par le témoignage de cette pauvreté. « Je n’ai pas de richesse, ma seule richesse est le don que j’ai reçu de Dieu. Cette gratuité est notre richesse ». Et il s’agit d’une pauvreté qui « nous empêche de devenir des organisateurs, des hommes d’affaires ». Le Pape est conscient qu’il « faut accomplir les œuvres de l’Église » et que « certaines sont un peu complexes », mais il faut le faire « avec un cœur de pauvreté, pas avec un cœur d’investissement ou comme un homme d’affaires. L’Église n’est pas une ONG : c’est autre chose, quelque chose de plus important. Elle naît de cette gratuité reçue et annoncée ». Quant à la capacité de louer, le Saint-Père a clairement expliqué que lorsqu’un apôtre ne vit pas la gratuité, il perd également la capacité de louer le Seigneur, « car louer le Seigneur est essentiellement gratuit. C’est une prière gratuite. Nous ne demandons pas seulement. Nous louons ». En revanche, a-t-il conclu, « lorsque nous trouvons des apôtres qui veulent faire une Église riche, une Église sans la gratuité de la louange », celle-ci « vieillit, devient une ONG, perd sa vie ».

 



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