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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 25 avril 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 2 mai 2013)

Magnanimité dans l'humilité

Magnanimité dans l’humilité : c’est le style de vie du chrétien qui voudrait réellement être témoin de l’Évangile jusqu’aux horizons extrêmes du monde. Les contours de cette manière d’être des « missionnaires dans l’Église » ont été esquissés par le Pape au cours de la Messe du jeudi 25 avril.

Ainsi les apôtres partirent et prêchèrent partout. Mais « le Seigneur — a précisé le Pape — agissait avec eux. Le Seigneur travaille avec tous ceux qui prêchent l’Évangile. Cela est la magnanimité que les chrétiens doivent avoir. On ne peut comprendre qu’un chrétien soit pusillanime. Cette magnanimité est propre à la vocation chrétienne: toujours plus, toujours plus, toujours plus ; toujours de l’avant ». Toutefois, a-t-il prévenu, il peut aussi arriver quelque chose « qui ne soit pas vraiment chrétien ». Dès lors, « comment devons-nous aller de l’avant ? Quel style Jésus veut-il pour ses disciples dans la prédication de l’Évangile, dans cette dimension missionnaire ? » s’est demandé François. Et il a indiqué la réponse dans le texte de saint Pierre qui « nous explique un peu ce style : “Très chers amis revêtez-vous tous d’humilité dans vos rapports mutuels, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce”. Le style de la prédication évangélique va sur cette attitude, l’humilité, la charité, l’amour fraternel ».

Le Pape a ensuite imaginé la possible objection d’un chrétien face au Seigneur qui propose ce style: « “Mais Seigneur, nous devons conquérir le monde !” ». Et il a montré ce qu’il y a d’erroné dans cette attitude : « Ce mot, “conquérir”, ne convient pas. Nous devons prêcher dans le monde. Le chrétien ne doit pas être comme les soldats qui, lorsqu’ils remportent une bataille, font place nette, de tout ».

Ici, le Pape François a fait référence à un roman médiéval dans lequel il est raconté que les chrétiens, après avoir remporté une bataille et conquis une ville, mirent en file tous les païens et les séparèrent entre le baptistère et l’épée, en leur imposant de choisir : l’eau, c’est-à-dire le baptême, ou l’arme, c’est-à-dire la mort. Et il a affirmé : « Cela n’est pas le style du chrétien. Son style est celui de Jésus, humble ». Le chrétien, a-t-il expliqué, « prêche, annonce l’Évangile par son témoignage plus que par les paroles. Un sage évêque d’Italie me disait, il y a quelques jours : “Des fois, nous faisons confusion et nous pensons que notre prédication évangélique doit être une salus idearum et non une salus animarum, la santé des idées et non la santé de l’âme”. Mais comment arrive-t-on à la santé de l’âme ? Avec l’humilité, avec la charité. Saint Thomas a une très belle phrase à ce sujet : “C’est comme aller vers cet horizon qui ne finit jamais parce qu’il reste toujours un horizon”. Et alors comment procéder avec cette attitude chrétienne ? Il dit qu’il ne faut pas avoir peur des grandes choses. Aller de l’avant, en tenant compte aussi des petites choses. Cela est divin. C’est comme une tension entre le grand et le petit ; les deux réunis, c’est cela qui est chrétien. La dimension missionnaire chrétienne, la prédication de l’Évangile de l’Église, passe par cette voie ». « Demandons au Seigneur — a-t-il conclu — de devenir missionnaires dans l’Église, apôtres dans l’Église mais avec cet esprit : une grande magnanimité et aussi une grand humilité ».

 


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