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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 20 janvier 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 5 du 30 janvier 2014)

Le Dieu des surprises

Discernement et docilité : deux mots qui décrivent l’attitude juste pour vivre la liberté de la parole de Dieu, en brisant les schémas et les habitudes avec la capacité de s’adapter aux surprises incessantes et aux nouveautés. Comme de coutume, le Pape a axé sa méditation sur les lectures proposées par la liturgie — le passage tiré du premier livre de Samuel (15, 16-23) et le passage évangélique de Marc (2, 18-22) — qui aident à « réfléchir sur la parole de Dieu » et sur « notre attitude devant la parole de Dieu ». Et la parole de Dieu « est vivante et efficace, elle discerne les sentiments et les pensées du cœur » ; a expliqué le Pape en citant la Lettre aux Hébreux (4, 12-13). En effet, « la parole de Dieu vient à nous et illumine l’état de notre cœur, de notre âme »: en un mot, « elle discerne ». Et précisément les deux lectures — a-t-il dit — « nous parlent de cette attitude que nous devons avoir », devant la « parole de Dieu: la docilité ». Il s’agit, a-t-il affirmé, d’« être dociles à la parole de Dieu. La parole de Dieu est vivante. C’est pourquoi elle vient et dit ce qu’elle veut dire : pas ce que je m’attends qu’elle dise ou que j’espère qu’elle dise ou que je veux qu’elle dise ». La parole de Dieu « est libre ». D’où l’invitation à nous poser certaines questions : « Suis-je docile à la parole de Dieu ou est-ce que je fais ce que je crois être la parole de Dieu ? Ou bien je fais passer la parole de Dieu par un alambic et, à la fin, c’est une autre chose que celle que Dieu veut faire ? ». Mais, a averti le Pape, « si je fais cela, je finis comme le morceau d’étoffe neuve sur un vieux vêtement » dont parle l’Évangile. « Et l’accroc devient pire : si je fais cela, je deviens pire ». Dans sa réflexion, le Pape est ensuite revenu au passage du premier livre de Samuel. « Saul, élu de Dieu, oint de Dieu, avait oublié — a-t-il noté — que Dieu est surprise et nouveauté. Il l’avait oublié. Il s’était enfermé dans ses pensées, dans ses schémas. Et ainsi il a raisonné humainement. Le Seigneur lui avait dit : fais-leur la guerre jusqu’à l’extermination ». Mais « l’habitude », a expliqué le Pape, « était de prendre le butin quand quelqu’un gagnait » pour le diviser ; « et avec la partie du butin, on faisait le sacrifice » à Dieu. Saul ne les a donc pas exterminés et a destiné plusieurs belles bêtes au Seigneur : « Il a raisonné avec sa pensée, avec son cœur, enfermé dans ses habitudes. Et Dieu, notre Dieu, n’est pas un Dieu des habitudes, c’est un Dieu des surprises ». Ainsi, Saul « n’a pas obéi à la parole de Dieu, il n’a pas été docile à la parole de Dieu ». Les paroles de Samuel « nous font penser à ce qu’est la liberté chrétienne, ce qu’est l’obéissance chrétienne » a encore dit le Pape. « La liberté chrétienne et l’obéissance chrétienne c’est la docilité à la parole de Dieu ; c’est avoir ce courage de devenir des outres nouvelles pour ce vin nouveau qui arrive sans cesse. Ce courage de toujours discerner, toujours discerner — et pas relativiser — ce que fait l’esprit dans mon cœur, ce que veut l’esprit dans mon cœur, où me conduit l’esprit dans mon cœur. Et obéir ». Et il a conclu, avec les deux paroles clés de sa méditation, « discerner et obéir » et avec une prière : « Demandons aujourd’hui la grâce de la docilité à la parole de Dieu, à cette parole qui est vivante et efficace, qui discerne les sentiments et les pensées du cœur ».



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