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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 6 février 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 8 du 20 février 2014)

Ce que nous laissons aux autres

Vivre pendant toute la vie au sein de l’Église, en pécheurs mais non en traîtres corrompus, avec une attitude d’espérance qui nous conduit à laisser un héritage qui n’est pas fait de richesse matérielle mais de témoignage de sainteté. Telles sont les « grandes grâces » que le Pape François a citées, centrant sa réflexion sur le mystère de la mort, à partir de la première lecture — tirée du premier livre des Rois (2, 1-4.10-12) — dans laquelle, a-t-il dit, « nous avons entendu le récit de la mort de David ». Et « nous nous rappelons du début de sa vie, quand il a été choisi par le Seigneur, oint par le Seigneur ». C’était « un jeune garçon » ; puis « après quelques années il commença à régner », mais c’était toujours « un tout jeune homme, il avait vingt-deux ou vingt-trois ans ». Le récit de la mort de David a suggéré au Pape trois réflexions nées « du cœur ». Il a tout d’abord remarqué que « David meurt au sein de l’Église, au sein de son peuple. La mort ne le trouve pas en dehors de son peuple » mais « à l’intérieur ». Et ainsi, il vit « son appartenance au peuple de Dieu ». Pourtant David « avait péché : il s’appelait lui-même pécheur ». Mais « jamais il n’est allé en dehors du peuple de Dieu : pécheur oui, traître non ». Cela, a dit le Pape, « est une grâce » : la grâce de « rester jusqu’au bout dans le peuple de Dieu » et « de mourir au sein de l’Église, précisément au sein du peuple de Dieu ». Le Pape François a ensuite proposé une deuxième réflexion sur la mort de David. « Dans ce récit — a-t-il remarqué — on voit que David est tranquille, en paix, serein ». Au point qu’« il appelle son fils et lui dit : je m’en vais sur le chemin de chaque homme sur la terre ». En d’autres termes, David reconnaît : « À présent, c’est mon tour ! ». Et ensuite, lit-on dans l’Écriture Sainte, « David s’endormit avec ses pères ». Voilà, a expliqué le Pape, le roi qui « accepte sa mort dans l’espérance, dans la paix ». D’où l’importance de « demander la grâce de mourir dans l’espérance et de mourir en se confiant à Dieu ». Mais « se confier à Dieu — a affirmé le Pape — commence à présent, dans les petites choses de la vie et aussi dans les grands problèmes : se confier toujours au Seigneur. Ainsi, on prend cette habitude de se confier au Seigneur et l’espérance grandit ». Donc, a-t-il expliqué, « mourir chez soi, mourir dans l’espérance » sont « deux choses que nous enseigne la mort de David ». La troisième pensée suggérée par le Pape est « la question de l’héritage ». À ce propos, « la Bible — a-t-il précisé — ne nous dit pas que lorsque David mourut tous ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants sont venus demander l’héritage ! ». Il y a souvent « de nombreux scandales sur l’héritage, de nombreux scandales qui divisent les familles ». Mais l’héritage que laisse David n’est pas la richesse. À cet égard, le Pape a rappelé « un dicton populaire » selon lequel « chaque homme, dans sa vie, doit laisser un enfant, doit planter un arbre et doit écrire un livre : et cela est le meilleur héritage ». Le Pape a invité chacun à se demander : « Quel héritage est-ce que je laisse à ceux qui viennent après moi ? ». Ainsi, les paroles de David nous aident à comprendre que le véritable « héritage est notre témoignage de chrétien laissé aux autres ». Il y a en effet certaines personnes qui « laissent un grand héritage : pensons aux saints qui ont vécu l’Évangile avec tant de force » et qui précisément pour cela « nous laissent un chemin de vie, une manière de vivre en héritage ».



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