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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 27 février 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 10 du 6 mars 2014)

Le scandale de l’incohérence

Les chrétiens incohérents suscitent le scandale car ils donnent un contre-témoignage à ceux qui ne croient pas. Jésus utilise des expressions très fortes sur la cohérence, au point qu’en les entendant quelqu’un pourrait même se dire : « Mais c’est un communiste qui dit cela ». Et en revanche non : « c’est la parole de Dieu ! ». C’est précisément au thème de la cohérence chrétienne, suggéré par l’administration du sacrement de la confirmation, que le Pape François a consacré son homélie. « Etre chrétien signifie rendre témoignage de Jésus Christ ». En effet, « le chrétien est la personne, l’homme ou la femme, qui rend témoignage de Jésus Christ ». Le Pape a ensuite tracé le profil spirituel du chrétien, en indiquant précisément la cohérence comme son élément central. Dans toutes les choses de la vie, a-t-il dit, il faut « penser en chrétien, sentir en chrétien et agir en chrétien ». Telle est « la cohérence de vie d’un chrétien qui dans son action, dans sa perception, dans sa pensée » reconnaît la présence du Seigneur. Le Pape a aussi mis en garde contre le fait que « si manque l’une de ces » caractéristiques « il n’y a pas de chrétien ». Du reste « quelqu’un peut même dire : je suis chrétien ! ». Mais « si tu ne vis pas comme un chrétien ; si tu n’agis pas comme un chrétien ; si tu ne penses pas comme un chrétien et si tu ne sens pas comme un chrétien, il y a quelque chose qui ne va pas. Il y a une certaine incohérence ! ». Nous tous, qui sommes chrétiens, « nous sommes appelés à rendre témoignage de Jésus Christ ». Et les chrétiens qui, en revanche, « vivent de manière ordinaire, commune, dans l’incohérence, font beaucoup de mal ». C’est d’eux que parle expressément l’apôtre saint Jacques qui, dans la lettre proclamée dans la liturgie d’aujourd’hui (5, 1-6), s’en prend directement à « certains incohérents qui se vantaient d’être chrétiens, mais qui exploitaient leurs employés ». Le problème est donc « l'incohérence » et « les chrétiens qui ne sont pas cohérents suscitent le scandale ». Les conséquences sont ensuite sous les yeux de tous. Il est arrivé à tous les chrétiens, a commenté le Pape, de s’entendre dire « je crois en Dieu mais pas dans l’Église, car vous les chrétiens vous dites une chose et en faites une autre ! ». Ce sont des paroles que « nous avons tous entendues : je crois en Dieu, mais pas en vous ! ». Et cela arrive précisément « en raison de l’incohérence » des chrétiens, a expliqué le Pape. Les deux lectures d'aujourd'hui, nous aident « à prier pour la cohérence chrétienne, pour que l’on agisse, que l’on sente et que l’on pense en chrétiens ». Et « pour vivre dans la cohérence chrétienne, la prière est nécessaire car la cohérence est un don de Dieu ». L’exemple pratique qu’il a ensuite voulu suggérer est significatif : « Si tu es devant un athée qui te dit qu’il ne croit pas en Dieu, tu peux lui lire toute la bibliothèque où l’on dit que Dieu existe, et où l’on prouve aussi que Dieu existe, mais il n’aura pas la foi ». Cependant, a poursuivi le Pape, « si devant cet athée tu rends un témoignage de cohérence et de vie chrétienne, quelque chose commencera à bouger dans son cœur ». Et « ce sera précisément ton témoignage qui lui apportera l’inquiétude sur laquelle œuvre le Saint-Esprit ». Le Pape François a rappelé que « la grâce d’être cohérents », nous devons la demander au Seigneur, en nous reconnaissant pécheurs, faibles, incohérents, mais toujours prêts à demander pardon à Dieu. Nous tous, en effet, « avons la capacité de demander pardon et Dieu ne se lasse jamais de pardonner ». Il est donc important « d’avoir l’humilité de demander pardon » quand nous n’avons pas été cohérents. Il s’agit, au fond, d’« aller de l’avant dans la vie avec cohérence chrétienne », en donnant témoignage de croire en Jésus Christ et en sachant que nous sommes pécheurs. Mais avec « le courage de demander pardon quand nous nous trompons » et « en ayant très peur de scandaliser ».

 



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