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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 17 mars 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 13 du 27 mars 2014)

Personne ne peut te juger

Qui suis-je pour juger les autres? C’est la question qu’il faut se poser à soi-même pour laisser place à la miséricorde, l’attitude juste pour construire la paix entre les personnes, les nations et en nous. Et pour être des femmes et des hommes miséricordieux, il faut tout d’abord se reconnaître pécheurs et ensuite élargir notre cœur jusqu’à oublier les offenses reçues. C’est précisément sur la miséricorde que le Pape a axé l’homélie de la Messe du 17 mars, s’inspirant des passages du livre du prophète Daniel (9, 4-10) et de l’Evangile de Luc (6, 36-38). «Pour être miséricordieux deux attitudes sont nécessaires» a affirmé le Pape. La première est «la connaissance de soi-même». Donc, le premier pas «pour devenir miséricordieux est reconnaître que nous avons fait tant de choses qui ne sont pas bonnes: que nous sommes des pécheurs!». Il faut savoir dire: «Seigneur j’ai honte de ce que j’ai fait dans la vie». La deuxième attitude pour être miséricordieux «est d’élargir notre cœur». C’est précisément «la honte, le repentir, qui élargissent le cœur tout petit, égoïste, car ils laissent place à Dieu miséricordieux pour nous pardonner». Mais que signifie élargir son cœur? Tout d’abord, en se reconnaissant pécheurs, on ne regarde pas ce qu’ont fait les autres. Et la question de fond devient celle-ci: «Qui suis-je pour juger cela? Qui suis-je pour parler de cela? Qui suis-je, moi qui ai fait les mêmes choses, ou pire?». Du reste, «le Seigneur le dit dans l’Evangile: ne jugez pas et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés; pardonnez et vous serez pardonnés. Donnez et il vous sera donné: une mesure pleine, tassée, comble et débordante sera versée dans votre sein». Telle est la «générosité du cœur» que le Seigneur présente à travers «l’image des personnes qui allaient prendre le blé et qui élargissaient leur tablier pour en recevoir plus». En effet, si tu as un cœur large, grand, tu peux recevoir plus!». Et un «cœur grand ne se mêle pas de la vie des autres, ne condamne pas, mais pardonne et oublie», précisément comme «Dieu a oublié et pardonné mes péchés». Pour être miséricordieux, il faut donc invoquer le Seigneur — «parce que c’est une grâce» — et «avoir ces deux attitudes: reconnaître ses propres péchés en ayant honte» et oublier les péchés et les offenses des autres. C’est que «l’homme et la femme miséricordieux ont un cœur large: ils excusent toujours les autres et pensent à leurs propres péchés». Et si quelqu’un leur dit: «mais tu as vu ce qu’a fait celui-là?», ils ont la miséricorde pour répondre: «ce que j’ai fait moi me suffit». Tel est, a suggéré le Pape, «le chemin de la miséricorde que nous devons demander». Si «nous tous, les peuples, les personnes, les familles, les quartiers, nous avions cette attitude que de paix régnerait dans le monde, que de paix dans nos cœurs, car la miséricorde nous apporte la paix!».

 

 



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