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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Dans un mystère sans frontières

Jeudi, 20 octobre 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 46  du 17  novembre 2016)

Prier, adorer, se reconnaître pécheurs : ce sont les trois voies qui ouvrent au chrétien la connaissance et la compréhension du mystère de Dieu. La réflexion du Pape s’est inspirée de la phrase de saint Paul — tirée de la lettre aux Philippiens (3, 8) — proclamée dans le chant à l’Évangile :  « J’ai accepté de tout perdre, je considère tout comme déchets, afin de gagner le Christ et d’être trouvé en lui ». La volonté de  « gagner le Christ » est également  « la grâce » que l’apôtre demande pour les Ephésiens dans le passage de la lettre (3, 14-21) choisie pour la première lecture liturgique. La grâce que l’apôtre invoque est la  « grâce d’être forts, renforcés par l’Esprit ». Mais pourquoi veut-il  « que les Ephésiens soient renforcés par l’Esprit Saint? ». Pour que — répond saint Paul lui-même —  « le Christ habite en vos cœurs par la foi ». Voilà quel  « est le centre ». Mais l’apôtre  « ne s’arrête pas, il va de l’avant : “Et ainsi, enracinés et fondés dans l’amour vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, le Christ” ».  « Dans cette prière Paul va de l’avant et se plonge dans cette mer, dans cette mer sans fond, sans rivages, une mer immense qui est la personne du Christ ». Et ainsi,  « il prie pour que le Père donne aux Ephésiens — il prie également pour nous — cette grâce : connaître le Christ ». Mais comment peut-on  « connaître le Christ » pour faire en sorte qu’il soit  « le gain véritable » face auquel  « toutes les autres choses sont déchets »? On peut le faire à travers l’Évangile. En effet le Christ, a rappelé le Pape,  « est présent dans l’Évangile » : donc,  « en lisant l’Évangile, nous connaissons le Christ ». Et  « nous faisons tous cela, nous entendons au moins l’Évangile quand nous allons à la Messe ». Certes, on peut connaître Jésus également  « par l’étude du catéchisme : le catéchisme nous enseigne qui est le Christ ». Mais tout cela  « n’est pas suffisant. Pour être en mesure de comprendre quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de Jésus Christ il faut tout d’abord entrer dans un contexte de prière, comme le fait Paul, à genoux : “Père envoie-moi l’Esprit Saint pour connaître Jésus Christ” ». De cette manière, la connaissance va au-delà de la surface et pénètre dans les profondeurs du mystère.  « Nous connaissons l’Enfant Jésus, Jésus qui guérit les malades, Jésus qui prêche, qui accomplit les miracles, qui meurt pour nous et ressuscite. Nous connaissons tout cela, mais cela ne veut pas dire connaître le mystère du Christ ». Il s’agit en effet d’ « une chose plus profonde et c’est pourquoi la prière est nécessaire. Outre la prière, l’adoration est nécessaire. En effet Paul  « non seulement prie, mais il adore ce mystère qui dépasse toute connaissance et, dans un contexte d’adoration, il demande cette grâce “à Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir, à Lui la gloire, dans l’Église et le Christ Jésus, pour tous les temps”. Il s’agit donc d’ « un acte d’adoration, de louange : adorer ». Car  « on ne connaît pas le Seigneur sans cette habitude d’adorer, d’adorer en silence ». Une attitude qui, pour le Souverain Pontife, ne trouve pas toujours place dans la vie du chrétien.  « Je crois, si je ne m’abuse, que cette prière d’adoration est la moins connue de nous, c’est celle que nous récitons le moins », comme s’il s’agissait de  « perdre du temps devant le Seigneur, devant le mystère de Jésus Christ ». Il faut en revanche redécouvrir  « le silence de l’adoration : il est le Seigneur et je l’adore ». Enfin,  « pour connaître le Christ il est nécessaire d’avoir conscience de nous-mêmes, c’est-à-dire avoir l’habitude de nous accuser nous-mêmes, de s’accuser soi-même », en reconnaissant devant Dieu :  « Je suis pécheur ». En définitive,  « pour entrer dans cette mer sans fond, sans rivages, qu’est le mystère de Jésus Christ », les trois attitudes que le Pape a rappelées en conclusion sont nécessaires :  « La prière, l’adoration. Et s’accuser soi-même : “Je suis un homme aux lèvres impures” ». D’où le souhait que  « le Seigneur nous donne cette grâce de gagner le Christ ».

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